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Bienvenue en 2024, l’année de tous les scrutins

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements Pictet Wealth Management.

A l’aube d’une année 2024 riche en événements, nous vous adressons en premier lieu nos meilleurs vœux. Au cours des douze prochains mois, plus de la moitié de la population mondiale se rendra aux urnes, Taïwan ouvrant le bal dès le 13 janvier. Cette année verra également les premières baisses de taux directeurs au sein des pays développés, ainsi que la mise en œuvre du taux d’imposition minimum de 15% sur les multinationales adopté par l’OCDE. En fin d’année dernière, les actifs ont progressé, sur fond d’optimisme suscité par le changement de cap anticipé des banques centrales – la Chine, plombée par le secteur immobilier et des indicateurs fragiles, a néanmoins fait exception. Nous avons également assisté en 2023 au retour du portefeuille 60/40 (60% d’actions, 40% d’obligations), qui a réalisé sa deuxième meilleure performance depuis 1995. Mais le sentiment s’est dégradé en ce début d’année, banquiers centraux et indicateurs douchant les espoirs d’une baisse précoce des taux d’intérêt. Un tremblement de terre au Japon, le dépôt de bilan d’une banque parallèle chinoise et le déploiement par l’Iran d’un navire de guerre en mer Rouge, à un moment où les tensions s’intensifient sur cette route maritime essentielle, nous ont également rappelé que de tels accidents étaient susceptibles de se produire.

Après la réunion de décembre du FOMC, ses membres estiment que le taux directeur est «probablement très proche de son pic, voire à son pic dans le cycle actuel», mais jugent que l’assouplissement des conditions financières «au-delà du niveau approprié» pourrait empêcher la Fed d’atteindre son objectif d’inflation. Sur le front des indicateurs, 216 000 emplois non agricoles ont été créés aux Etats-Unis le mois dernier, alors que les analystes tablaient sur 175 000. Ces chiffres meilleurs qu’attendu ont été contrebalancés par le plongeon de la composante «emploi» de l’enquête de l’ISM, qui a atteint un plancher depuis juillet 2020. En outre, cet indice n’a jamais été aussi bas en l’absence de récession. Les deux volets du double mandat de la Fed – maximiser le taux d’emploi tout en visant la stabilité des prix – pèsent désormais indiscutablement dans la fonction de réaction, tant pour la Fed que pour les marchés. Après la publication des chiffres de l’emploi, le S&P500 a chuté de 1,5% sur la semaine (en dollars) et le rendement du 10 ans américain a bondi à 4,05%. Aux Etats- Unis, la saison des résultats commence cette semaine. Les investisseurs scruteront les marges et les projections pour 2024.

En zone euro, le mois de décembre a vu l’inflation globale rebondir à 2,9% en glissement annuel (2,4% en novembre) en raison d’effets de base liés à l’énergie, comme largement attendu. Nous anticipons une désinflation progressive dans la région cette année. Il convient de noter qu’un groupe européen de supermarchés a décidé de retirer certaines marques de la vente en raison de hausses de prix excessives. En Chine, le redressement reste un long chemin semé d’embûches. En décembre, la Banque populaire de Chine a mis en place un programme de prêts supplémentaires garantis (PSL) sensiblement plus important, qui devrait être consacré à des projets dans l’immobilier et les infrastructures. Mais cette nouvelle n’a pas suffi à soutenir les marchés boursiers, l’indice MSCI China ayant abandonné 2,7% la semaine dernière (en dollars). Il semble plus judicieux d’investir dans les actions des marchés émergents.

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