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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

La Chine n’est pas au meilleur de sa forme : la production industrielle explose alors que les ventes au détail sont en berne. Cela signifie qu’il va falloir trouver des débouchés à l’international pour les excès de production déflationnistes. Vu les relations avec les États-Unis, l’Europe sera la cible !

Quelle réponse faut-il attendre des Européens ? C’est compliqué. De profondes divergences existent en fonction des intérêts économiques de chacun. Les Allemands sont exportateurs massifs vers la Chine alors que pour nous c’est 71% d’importations pour 25% d’exportations. Nous sommes très déficitaires alors que l’Europe est excédentaire, et c’est pour cela qu’il n’y a pas d’alignement des intérêts entre Paris et Bruxelles.

L’Europe n’est toutefois pas complètement naïve. Elle souhaite s’armer. Un « pacte de compétitivité » est dans les cartons. C’est le grand projet européen de la prochaine mandature. Toutefois, tous les pays européens ne sont pas d’accord sur ce que cela recouvre. Certains parlent d’autonomie stratégique ouverte. Les économistes vous diront que c’est un oxymore, un truc qui dit 36 choses à la fois et qu’on ne comprend pas bien. C’est la position de Berlin. D’autres sont plus exigeants et veulent débattre de l’opportunité de vraies mesures protectionnistes pour faciliter les relocalisations et la renaissance d’une industrie européenne. Sans surprise, c’est la position de Paris. Il faudra attendre le résultat des élections européennes et la nomination de la nouvelle Commission dans la foulée pour savoir qui des Allemands ou des Français semble en position de force pour imposer sa vision.

Perspectives

L’indice PCE core pour les États-Unis est la principale statistique de la semaine. C’est la mesure préférée de l’inflation par la Réserve Fédérale américaine (Fed). En se basant sur les prix à la production et les prix à la consommation en avril, nous anticipons une hausse de 0,25% sur un mois. C’est toujours trop élevé pour envisager une baisse des taux imminente, en juin ou en juillet par exemple. Avec la perspective de la présidentielle américaine en novembre, la fenêtre d’opportunité pour assouplir la politique monétaire est réduite.

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