Ça résiste
Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.
L’immobilier devait être le maillon faible de l’économie américaine. Finalement, il résiste. L’indice des prix immobiliers de la Federal Housing Finance Agency a connu son treizième mois de hausse consécutive en septembre, avec une progression de 6,1% sur un an. Toutefois, cette hausse ne reflète pas un vrai dynamisme du marché, mais plutôt un phénomène de pénurie. Et qui dit pénurie, dit hausse des prix. Il y a peu d’offres du fait d’une décennie de construction insuffisante et d’une faible mobilité des propriétaires qui ne veulent pas vendre dans les conditions actuelles. En effet, 90% des prêts immobiliers sont à des taux inférieurs à 3,5%. Logiquement, ils ne veulent pas contracter un prêt à un taux plus élevé pour un nouvel achat. Il y a en revanche un segment où les transactions progressent. C’est celui des ventes de maisons neuves. C’est une exception. L’autre surprise de cette fin d’année pour l’économie américaine, c’est la bonne tenue des commandes de biens d’équipement hors défense et aéronautique qui sont à un niveau supérieur de 17,5% à celui d’avant la Covid. C’est une statistique importante car elle est considérée comme un baromètre fiable des projets d’investissement des entreprises. Vous l’aurez compris, malgré un contexte macroéconomique mondial dégradé, l’investissement des entreprises américaines devrait tenir l’an prochain.
Perspectives
Nous aurons en fin de semaine une autre statistique américaine importante : l’emploi en novembre. Ces derniers mois, les créations d’emplois ont surpris à la hausse essentiellement du fait d’une dynamique positive dans l’éducation, la santé, les loisirs et le secteur public. Mais cela ne devrait pas durer. Les créations d’emplois devraient progressivement revenir vers le niveau de 100 000 par mois en 2024. C’est un niveau cohérent avec le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.
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