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César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer Pictet Wealth Management.

Si le vote du Congrès a permis, ce dimanche, d’éviter un «shutdown» de l’administration américaine, l’incertitude économique et financière persiste. Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pourrait d’ailleurs faire face à une motion de destitution après avoir négocié l’accord, ce qui renforce les inquiétudes des marchés. De fait, ces négociations menées à Washington ont été aussi houleuses que la Ryder Cup, finalement remportée par l’Europe. Reflétant la nervosité des marchés, l’indice de volatilité VIX a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis le mois de mai. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est passé de 4,1% à 4,57% en septembre, faisant des emprunts d’Etat de sérieux concurrents pour les actions, alors que les responsables de la Réserve fédérale évoquaient la possibilité de garder les taux à un niveau durablement plus élevé. Le S&P500 a perdu 5%[i] (en dollars) en septembre, tandis que le Nasdaq abandonnait 5,8%[ii] (en dollars) et que les petites capitalisations étaient encore plus touchées. Nous sous-pondérons les petites capitalisations, plus sensibles aux taux que les grandes capitalisations en raison d’une dette à taux variable plus importante. Proches de sommets pluriannuels la semaine dernière, les rendements des bons du Trésor ont légèrement baissé vendredi, car l’indice des prix PCE hors alimentation et énergie – la jauge d’inflation préférée de la Fed – s’est replié à 3,9% en rythme annuel en août, contre 4,3% en juillet. Mais les données actualisées du PIB du deuxième trimestre ont montré une forte révision à la baisse des dépenses de consommation. Les risques à court terme suggèrent une croissance plus faible et un rebond potentiel de l’inflation, de sorte que la Fed devrait se montrer prudente, tout en conservant une orientation agressive.

En Italie, les «justiciers obligataires» semblent déterminés à imposer une certaine discipline aux dirigeants politiques via des rendements plus élevés. Les rendements italiens à 10 ans ont atteint 4,95% au cours de la semaine avant de clôturer à 4,78%, le gouvernement italien ayant relevé ses projections de déficit pour 2023 et 2024. Les rendements britanniques à 10 ans ont également augmenté, l’envolée des cours du pétrole faisant redouter qu’une inflation persistante maintienne les taux à un niveau plus élevé plus longtemps. Nous conservons notre objectif de 95 dollars pour le baril de Brent en fin d’année. En zone euro, l’inflation globale a ralenti à 4,3% en rythme annuel en septembre, contre 5,2% en août. Par ailleurs, le sentiment économique a chuté pour le cinquième mois consécutif en septembre, ce qui n’est pas de bon augure pour la croissance. La BCE devrait maintenir ses taux inchangés.

Au Japon, le ministre des Finances a déclaré que le pays n’excluait aucune option pour limiter la volatilité excessive des devises, réitérant ses mises en garde contre les mouvements spéculatifs vis-à-vis du yen. Kazuo Ueda, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), a de son côté estimé que la situation financière de la banque centrale ne l’empêcherait pas d’abandonner progressivement ses mesures de relance monétaire le moment venu, tout en ajoutant qu’il restait «du chemin à parcourir» avant que la BoJ ne mette fin à sa politique monétaire ultra-accommodante. Le Nikkei a clôturé à un plancher d’un mois et le rendement des obligations d’Etat à 10 ans a atteint un pic de 10 ans, avant de clôturer à 0,765%. Bien que la BoJ soit susceptible de normaliser sa politique monétaire, le rythme de cette normalisation pourrait être très lent, dans un contexte où les perspectives d’inflation demeurent particulièrement incertaines.

Retrouvez ici l’intégralité du Panorama Hebdomadaire PWM.

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