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Les fonds écologie ont souffert de la hausse des taux en 2022, et n’ont pas encore totalement retrouvé leurs sommets historiques, mais les perspectives de long terme restent favorables.

Il y a trois ans, Les fonds spécialisés sur la transition climatique évoluaient près de leurs sommets historiques, et surfaient sur la forte demande des investisseurs pour des solutions thématiques exposées sur la transition climatique. La hausse des taux a toutefois largement brisé cette tendance, les fonds de notre échantillon encaissant des baisses comprises entre 16,4% et 24,5% durant l’exercice 2022 (pour une moyenne de 19,6%). Ce contexte a pénalisé les groupes fortement endettés, notamment les petites et moyennes capitalisations. Les stratégies exposées à plus de 80% sur l’Europe (DNCA, La Financière de l’Echiquier, Allianz GI et FFG) ont souffert par rapport aux stratégies exposées majoritairement sur les actions américaines.

Fondamentaux solides

Chez Pictet Asset Management, la stratégie dirigée par Gabriel Micheli propose une exposition globale sur les sociétés qui vont fournir des solutions concrètes aux défis posés par le changement climatique, ce qui se traduit par des poids significatifs sur les valeurs industrielles américaines. Les plus gros poids du portefeuille sont posés sur deux acteurs actifs dans la gestion des déchets (Republic Services, Waste Connections).

Ces sociétés jouent un rôle central dans la mise en place d’une économie plus circulaire, en permettant de réduire la dépendance aux matières premières pour continuer à produire des biens de consommation. En outre, ces groupes commencent à mettre en place des technologies permettant de capturer le méthane produit par les décharges, ce qui constitue une source d’énergie qui peut être utilisée dans le cadre d’une transition climatique efficace.

Opportunités d’investissement

Sur la deuxième marche, nous trouvons le fonds JSS Sustainable Equity – Green Planet proposé par J. Safra Sarasin. Daniel Lurch (gestionnaire) constate que « l’année 2023 a vu davantage d’investissements consacrés aux énergies renouvelables qu’aux énergies fossiles au niveau mondial. Notre avenir sera électrique, et nous devons changer la manière dont nous produisons cette énergie ».

Il estime que toutes les sociétés apportant des solutions aux enjeux climatiqies constituent des opportunités d’investissement potentielles, par exemple dans l’efficience énergétique, le recyclage de l’eau, l’économie circulaire ou l’agriculture de pointe. « Ces secteurs affichent des croissances fortes dans lesquels des investisseurs peuvent participer sans prendre de risques importants et spéculatifs ».

« Nous avons une manière spécifique de penser à l’investissement dans notre stratégie, en nous concentrant sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Dans le domaine de l’eau, nous partons de la collecte de l’eau de pluie au traitement des eaux usagées, en passant par la distribution (canalisations, pompes, etc) ou la qualité de l’eau. Une utilisation plus intelligente de l’eau par le secteur agricole (qui consomme 70% de l’eau douce dans le monde) constitue également une manière de s’exposer sur ce cycle ».

Nouveaux fonds

Le segment des fonds écologie a été caractérisé par de nombreux lancements de produits durant les dernières années, et la moitié de notre échantillon vient à peine de se voir attribuer leurs étoiles Morningstar au bout de trois années d’existence. Dans ce groupe, c’est le fonds ODDO BHF Green Planet qui se détache, avec une performance annualisée positive sur une durée de trois ans ainsi que depuis sa création le 26 octobre 2020.

Cette stratégie utilise un algorythme pour rechercher les groupes qui contribuent le plus significativement aux quatre thématiques identifiées par les gestionnaires (énergie propre, efficacité énergétique, mobilité durable et préservation des ressources naturelles). Par rapport à ses deux concurrents plus âgés, le fonds de ODDO BHF Asset Management est celui qui affiche la plus faible exposition sur l’Europe et la plus forte sur l’Asie/Japon.

Perspectives

Après un exercice 2022 difficile, les fonds « écologie » ont repris leur marché en avant, avec des progressions moyennes de 9,4% en 2023 et de 7,1% sur les 8 premiers mois de 2024 ; et les valeurs nette d’inventaire commencent à se rapprocher de leur niveau de 2021. Gabriel Micheli (Pictet Asset Management) estime que les fondamentaux restent solides pour les sociétés en portefeuille pour le second semestre 2024, avec notamment des plans d’investissements américains qui vont commencer à avoir des impacts positifs sur la croissance et la visibilité des résultats. Nous détenons également des sociétés qui ont démontré un pouvoir de fixation des prix qui leur permet de protéger leurs marges dans un environnement de taux élevés ».

Daniel Lurch (J. Safra Sarasin) souligne pour sa part que si les perspectives restent encore mitigées la production d’énergie renouvelable (solaire ou éolien), l’investissement vert est loin de se résumer à ces deux segments. « En dépit des risques liés aux taux d’intérêt, nous pensons que de nombreuses sociétés exposées aux tendances vertes (efficacité énergétique, mobilité intélligente, etc) vont continuer à bénéfice de taux de croissance positifs durant les prochaines années. Le potentiel à long terme de la transition énergétique reste inchangé, et l’engagement des pouvoirs publics à atteindre des niveaux d’émissions faible de CO2 va rester un soutien résilient à ces thématiques ».

Frédéric Lejoint

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