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« Rallye Trump », vive l’instinct grégaire !

Commentaire de Marc Eeckhout, Investment Specialist chez Puilaetco

C’est parti pour 4 ans de présidence Trump

La victoire éclatante de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a largement dépassé les prévisions des sondages qui annonçaient une course au coude à coude avec Kamala Harris. Les sondages ont sous-estimé le soutien dont Trump a bénéficié, en particulier dans les « swing states », ce qui s’est traduit par une victoire plus importante que prévu et par un franc passage à la couleur rouge, avec une majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès. Il est donc plus aisé pour les républicains d’adopter des changements de politique tels que des réductions de l’impôt sur les sociétés, la déréglementation et l’augmentation des droits de douane à l’importation.

Les nouvelles politiques risquent d’accroître le déficit budgétaire, d’affecter l’inflation et les taux d’intérêt et de peser sur le commerce mondial. La banque centrale américaine en tiendra compte, ce qui risque d’entraîner une baisse des taux d’intérêt moins importante que prévu.

Contrairement aux sondages, les marchés financiers se sont montrés de plus en plus confiants dans une victoire de Donald Trump au cours de la période précédant l’élection, ce qui a conduit à un « rallye Trump » préélectoral qui s’est ensuite poursuivi avec enthousiasme. Les investisseurs se sont rués sur les indices boursiers américains qui ont enregistré de nouveaux records, ils ont augmenté leur allocation dans des secteurs tels que l’énergie, la finance et la défense. Des actifs censés bénéficier des politiques républicaines. À l’inverse, les secteurs dépendant des énergies propres et des investissements dans les énergies renouvelables ont été confrontés à l’incertitude, Trump prévoyant de réduire les subventions accordées aux industries renouvelables (loi sur la réduction de l’inflation). Enfin, le durcissement des politiques étrangères et commerciales pourrait entraîner des tensions sur les marchés boursiers en Europe et dans les pays émergents, ainsi qu’une volatilité des devises.

La crainte d’une augmentation du déficit budgétaire aux États-Unis a entraîné une hausse significative des rendements des obligations d’État américaines à 10 ans, ce qui s’est traduit par une baisse de leur valeur.

Les investisseurs suivent en troupeau…

Combien de temps le « rallye Trump » peut-il durer ? Il est impossible de l’estimer. Mais il est frappant de constater le comportement grégaire des investisseurs. Un changement de paramètres entraîne toujours des mouvements de vague dans les actifs, les régions ou les secteurs. Il en a été de même cette fois-ci. Les investisseurs qui vont à l’encontre des tendances générales du marché courent le risque d’être désavantagés sur le front des rendements, et ils finissent donc par suivre les autres. Le risque de bulle augmente donc, bien qu’il soit impossible de prédire si elle éclatera un jour ou dans quel délai. Par ailleurs, de nombreuses entreprises de qualité, raisonnablement évaluées mais impopulaires, sont laissées pour compte.

La règle d’or qui consiste à diversifier suffisamment est parfois négligée. L’adage vieux de plusieurs décennies : « Ne pas lutter contre la Fed » (Don’t fight the Fed ) est devenu « Ne pas lutter contre l’émotion »..

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