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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

Six facteurs expliquent la performance médiocre du secteur technologique depuis le début d’année :

  • La sensibilité aux taux : la hausse des rendements des bons du Trésor américain (4,3-4,5%) exerce une pression baissière sur les actions de croissance à long terme, entraînant le débouclage des positions acheteuses.
  • Tensions commerciales : les nouvelles taxes douanières et les potentielles représailles chinoises ajoutent au risque.
  • Concentration du marché : la pondération de 30% du secteur technologique dans le S&P 500 le rend vulnérable à une correction généralisée.
  • Risques d’investissement dans l’IA : les dépenses d’investissement pourraient ralentir à mesure que la Chine développe une IA low-cost (DeepSeek, Manus développé par la start-up chinoise Monica), ce qui pourraient faire baisser les coûts et les investissements dans le capital, comprimant au passage les marges de l’IA et impactant les cycles d’investissement.
  • Rotation du marché : à mesure que la croissance des bénéfices des Sept Magnifiques ralentit, les capitaux se déplacent vers d’autres secteurs comme la finance, l’industrie et l’énergie.
  • Des attentes fortes : l’IA entre dans une phase de maturité et les investisseurs attendent des résultats, notamment une accélération des revenus et des bénéfices.

Une opportunité qui demeure ?

Les niveaux de valorisation des entreprises technologiques sont de nouveau attrayants. Rappelons que la valorisation jugée élevée fut un facteur déterminant dans la phase de baisse initiale du marché américain en janvier. Prenons Nvidia. Le ratio cours sur bénéfice se situe désormais à 25. Ce fut systématiquement un point d’entrée important des acheteurs au cours des dix dernières années. Ce sera probablement encore le cas cette fois-ci. Meta et Alphabet font encore mieux avec un ratio respectivement à 23 et à 18. Seule exception : Tesla avec un ratio cours sur bénéfice à 84 qui est, évidemment, trop élevé.

Mais ce ne sera pas suffisant pour faire revenir durablement les acheteurs. Il faut que le marché obligataire se stabilise. Cela va dépendre à la fois de la trajectoire de la politique monétaire américaine, qui est encore incertaine, et de l’évolution à court terme de la guerre commerciale.

En attendant, le marché se tourne vers des valeurs de second ordre qui peuvent bénéficier du cycle d’investissement dans l’IA, notamment les services aux collectivités et la santé.

Terminons par une bonne nouvelle : les grandes fusions dans le secteur technologique ne sont pas terminées. Google a signé l’acquisition de la start-up israélienne Wiz pour un montant record de 32 milliards de dollars. L’accord sera finalisé l’an prochain, sous réserve d’approbation réglementaire. Avec ce rachat, Google fait de la cybersécurité un pilier stratégique pour contrer Amazon Web Services et Microsoft Azure dans la bataille du cloud. Intelligent.

Perspectives

Semaine calme au niveau du calendrier économique. Mais il faut bien-sûr affronter la volatilité habituelle liée à la politique erratique de la Maison-Blanche.

Vous ne l’avez pas lu dans la presse

En 1987, le Canada avait décidé de vendre toutes ses réserves d’or afin d’acheter des bons du Trésor américain. Un choix malavisé dans le contexte actuel de guerre commerciale entre les États-Unis et son voisin du nord.

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