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Contexte

Nous vivons une période exceptionnelle. Le 2 avril dernier, le président Trump a dévoilé un arsenal de droits de douane qui porte un coup majeur à l’économie mondiale et remet en question le fonctionnement du commerce international. Malgré une volte-face spectaculaire le 9 avril, l’incertitude semble appelée à durer. La confiance des entreprises, des ménages et des investisseurs se détériore et le risque d’une récession, aux États-Unis et ailleurs, s’intensifie. Cette conjoncture devrait peser sur les actifs risqués en général, et sur les actions américaines en particulier. L’histoire le montre : aucun « découplage » n’est à attendre en cas de récession aux États-Unis et les autres économies seront également pénalisées.

Les droits de douane annoncés s’ajoutent à un ensemble complexe de politiques économiques outre-Atlantique, où les suppressions d’emplois orchestrées par le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) et le durcissement de l’immigration pèsent d’ores et déjà sur les perspectives à court terme.

Et même si l’on peut penser que la déréglementation et les allègements fiscaux auront à terme un effet porteur, les mesures adoptées par Washington se traduisent pour l’heure par une forte hausse de l’incertitude politique à l’échelle mondiale. Les banques centrales pourraient être forcées d’intervenir et d’abaisser leurs taux en deçà du niveau neutre (niveau de taux dont l’effet sur l’économie n’est ni expansionniste ni restrictif).

Un environnment en pleine mutation

Les droits de douane amplifient la transformation en cours du paysage économique mondial. L’ordre mondial issu de l’après-guerre où les États-Unis étaient garants de la stabilité économique, de la sécurité et de rendements élevés pour les capitaux étrangers vacille sous l’effet d’une politique américaine qui mine la confiance à l’égard de la première économie mondiale. Une très grande quantité d’actifs américains étant aux mains d’investisseurs étrangers, le risque d’un rapatriement des capitaux vers d’autres marchés augmente.

De plus, la volonté de l’Allemagne d’engager une relance budgétaire pourrait marquer un changement de paradigme susceptible de se diffuser en Europe, où la croissance des prêts et l’assouplissement des politiques monétaires favorisent un renouveau structurel plus large. La montée en puissance de la Chine sur le front de l’innovation a déstabilisé les marchés au point que les sociétés technologiques chinoises semblent désormais plus compétitives que leurs homologues américaines, même si elles demeurent exposées à des droits de douane particulièrement élevés aux États-Unis.

Incidences sur l’investissement

En pareilles circonstances, prendre du recul et garder la tête froide est indispensable. Notre positionnement de base, essentiel pour assurer la résilience des portefeuilles, vise à tirer profit des opportunités suggérées par notre scénario central. Nos convictions concernant certains marchés et segments devraient constituer une source de plus-values supplémentaires.

Enfin, conserver une certaine flexibilité offre aux investisseurs la marge de manœuvre nécessaire pour réagir aux développements inattendus.

3 choses à savoir

1. Incertitude maximale

  • Un vaste arsenal de droits de douane a été dévoilé le 2 avril, suivi d’un virage à 180° le 9 avril.
  • L’annonce de ces surtaxes a entraîné un choc majeur sur les marchés et renforcé la perspective de représailles de la part des pays concernés, dans le sillage des contre-mesures adoptées par la Chine.
  • La confiance des ménages et des entreprises devrait encore se détériorer et la probabilité d’une récession augmente, aux États-Unis et ailleurs.
  • Ce climat devrait avoir un impact négatif sur les actifs risqués en général, et sur les actions américaines en particulier.

2. Des mutations profondes

  • Les droits de douane annoncés accélèrent la transformation en profondeur de l’économie mondiale.
  • L’ordre mondial issu de l’après-guerre pourrait vaciller, la politique menée à Washington minant la confiance à l’égard de la première économie mondiale.
  • Le risque d’un rapatriement des capitaux étrangers investis aux États-Unis augmente.
  • Un tel scénario aurait pour effet d’affaiblir le dollar par rapport aux autres monnaies.

3. Cap sur l’Europe et la Chine

  • Le changement de paradigme en Allemagne pourrait ouvrir la voie à une relance budgétaire durable.
  • L’Europe au sens large connaît un renouveau structurel, alimenté par une augmentation des financements, une accélération de l’activité de prêt et l’assouplissement des politiques monétaires.
  • La montée en puissance de la Chine dans les secteurs de l’intelligence artificielle (IA) et des véhicules électriques change la donne sur les marchés, au point que les valeurs technologiques chinoises semblent aujourd’hui plus attrayantes que leurs homologues américaines.
  • Mais les entreprises chinoises sont exposées à des droits de douane particulièrement élevés aux États-Unis.
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