Un tableau mitigé
César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.
A l’approche de la période de publication des résultats du troisième trimestre, les marchés étaient plutôt attentistes la semaine dernière. Un an après les attaques du Hamas contre Israël, le malaise reste palpable au Moyen-Orient (ce qui s’est traduit par une hausse des cours du pétrole la semaine dernière). Mais les valeurs financières ont bondi quand les marchés ont appris que deux grandes banques américaines avaient dépassé leurs prévisions de bénéfices au troisième trimestre et qu’un important gestionnaire d’actifs disposait d’encours records, ce qui a permis au S&P 500[i] de gagner 1,1% (en dollars). Le Nasdaq[ii] a enregistré des gains similaires, malgré une actualité mitigée pour la technologie: le ministère américain de la Justice a annoncé envisager la scission de l’un des géants du secteur, tandis qu’un événement organisé par un autre des «Magnificent Seven» décevait. En l’absence de détails concernant le plan de relance budgétaire chinois (le ministère des Finances s’est borné à présenter ses grandes lignes samedi), l’indice MSCI China[iii] a reculé de 7,0% en dollars la semaine dernière. En raison de la hausse des anticipations d’inflation et de projections moins optimistes en termes d’assouplissement monétaire, le rendement du 10 ans américain est repassé au-dessus de 4% et le dollar s’est raffermi. Les rendements obligataires ont également augmenté en Europe et au Japon. Mais malgré cette évolution, l’or a légèrement progressé.
Alors que le rapport sur l’IPC de septembre aux Etats-Unis montrait une certaine résistance de l’inflation, une analyse détaillée (concernant notamment la hausse au niveau des logements) suggère que les prix devraient encore reculer, ouvrant la voie à une baisse des taux de la Fed de 25 pb en novembre, mais tout dépendra de l’évolution de l’économie. A cet égard, la dernière enquête de la NFIB a révélé un niveau d’incertitude record parmi les petites entreprises américaines et une hausse considérable des intérêts versés (en moyenne) sur leurs prêts. L’incertitude pourrait se dissiper avec l’élection du 5 novembre, mais on observe que l’indice Russell 2000[iv] est, depuis peu, de nouveau en phase avec le S&P 500. Nous sous-pondérons légèrement les actions américaines en raison de valorisations et d’anticipations de bénéfices élevées. Nous sommes toutefois positifs à l’égard des fusions-acquisitions et prenons bonne note de l’achat sans recours à l’emprunt, la semaine dernière, d’un producteur de lithium par l’une des plus grandes sociétés minières internationales. Le ministère des Finances chinois a fourni peu de détails sur son plan de relance budgétaire, tandis que les derniers chiffres de l’IPC et de l’IPP continuaient de refléter la faiblesse de la demande intérieure. Les marchés chinois restent donc volatils.
[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2019, 31,5%; 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%.
[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, Nasdaq Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2019, 36.7%; 2020, 44.9%; 2021, 22.2%; 2022, – 32.5%; 2023, 44.6%
[iii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, MSCI China (rendement net sur 12 mois en dollars): 2019, 23.7%; 2020, 29.7%; 2021, -21.6%; 2022, -21.8%; 2023, -11.0%.
[iv] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, Russell 2000 (rendement net sur 12 mois en dollars): 2019, 25,5%; 2020, 20%; 2021, 14,8%; 2022, -20,4%; 2023, 16,9%.