Musk Tok
César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.
Toujours impatients de découvrir les premières décisions concrètes prises par Donald Trump après son investiture, les marchés boursiers américains ont rebondi la semaine dernière. Ils ont bénéficié d’une inflation et d’indicateurs économiques rassurants, mais aussi de commentaires accommodants des dirigeants de la Fed. Les bons résultats des banques au quatrième trimestre ont également aidé. Le Russell 2000[i], un indice de petites capitalisations sensibles aux taux d’intérêt, a engrangé 4% et surperformé le S&P 500[ii], en hausse de 2,9% (en dollars). La baisse des rendements obligataires a également favorisé les actions hors Etats-Unis, le Stoxx Europe 600[iii] progressant de 2,4% (en euros), tandis que de bons indicateurs et un surprenant appel de Donald Trump au président Xi Jinping permettaient à l’indice chinois CSI 300[iv] de gagner 2,2% (en dollars). Le recul de l’inflation observé en décembre laisse espérer que la Banque d’Angleterre abaissera ses taux en février. Ce contexte a permis d’atténuer les tensions sur le marché des Gilts, mais la livre demeure volatile. La chute des rendements des bons du Trésor a freiné le dollar (notamment par rapport au yen, dans l’attente d’une hausse des taux de la Banque du Japon cette semaine), et les cours du pétrole ont progressé après l’annonce de nouvelles sanctions américaines sur les revenus pétroliers russes.
L’investiture de Donald Trump, chantre des droits de douane punitifs, des baisses d’impôt et de la déréglementation, annonce une nouvelle ère pour l’économie mondiale. Il faudra néanmoins surveiller les actes plus que les discours. Nous préférons les actions américaines aux actions européennes, et les obligations européennes et suisses aux bons du Trésor. Mais nous conservons une approche flexible vis-à-vis des actions européennes et des bons du Trésor, car on ne peut exclure une surprise à la hausse en Europe ou une approche budgétaire prudente de l’autre côté de l’Atlantique. Un réseau social chinois a annoncé sa fermeture aux Etats-Unis, mais l’accès a été rétabli quand Donald Trump a promis de voler à son secours. Cette promesse ayant été faite après sa conversation avec le président Xi, certains espèrent qu’une guerre commerciale avec la Chine sera évitée. De fait, Pékin aurait discuté d’une possible vente de l’application avec Elon Musk, un proche allié de Donald Trump. Le retour de l’ancien président et ses projets de déréglementation devraient doper les fusions-acquisitions à l’échelle mondiale, alors que des pourparlers sont déjà en cours dans l’industrie minière ainsi que dans le secteur des tests, de l’inspection et de la certification. Après l’annonce de solides bénéfices, nous sommes positifs à l’égard des banques américaines sous la présidence Trump.Le nouveau locataire de la Maison Blanche devrait signer une série de décrets cette semaine et les indices des directeurs d’achat (PMI) américains joueront également un rôle déterminant. La robustesse des indicateurs pourrait inciter la Fed à rester prudente. Nous tablons sur des baisses de taux en mars et en juin, mais rien ne dit que la Fed ne privilégiera pas le statu quo au premier semestre.
[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, Russell 2000 (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 20,0%; 2021, 14,8%; 2022, -20,4%; 2023, 16,9%; 2024, 11,5%.
[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%; 2024, 25%.
[iii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, STOXX Europe 600 (rendement net sur 12 mois en euros): 2020, -1.5%; 2021, 25.5%; 2022, -10.1%; 2023, 16.5%; 2024, 9.5%.
[iv] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, China CSI 300 (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 38.4%; 2021, -1.0%; 2022, -26.5%; 2023, -10.9%; 2024, 14.9%.