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Des emplois à foison

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

Le secteur manufacturier américain s’est encore contracté en septembre, mais les créations d’emplois non agricoles du mois dernier, nettement plus importantes qu’anticipé, ont permis au S&P 500 d’enregistrer un gain de 0,3%. Conjugués au bond des cours du pétrole, les chiffres de l’emploi ont fait grimper les rendements obligataires, les investisseurs renonçant à espérer d’importantes baisses de taux de la Fed, ce qui a plombé les performances des petites capitalisations américaines. Plus sensibles aux taux d’intérêt, les bons du Trésor à court terme ont reculé davantage que les échéances longues, tandis que la forte hausse des rendements souverains renforçait le dollar. Le billet vert s’est ainsi apprécié par rapport à toutes les grandes devises, en particulier le yen, le nouveau Premier ministre japonais se montrant opposé à toute nouvelle hausse des taux de la BoJ dans l’immédiat. Entraînant les actions asiatiques dans leur sillage, les actions chinoises ont poursuivi leur redressement dans l’attente de nouvelles mesures de relance. Malgré la hausse des rendements, les emprunts d’Etat européens se sont mieux comportés que les bons du Trésor, la faiblesse de l’inflation laissant présager une nouvelle baisse des taux de la BCE ce mois-ci.

Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient soutiennent les cours du pétrole, malgré l’intention de l’Arabie saoudite de protéger sa part de marché en augmentant sa production.

L’économie américaine a largement dépassé les attentes en créant 254 000 emplois non agricoles en septembre, alors que les créations d’emplois des deux mois précédents étaient révisées à la hausse de 72 000 par rapport aux estimations initiales. Le taux de chômage est passé de 4,2% à 4,1% et le salaire horaire moyen a augmenté de 4,0% en rythme annuel, contre 3,8% en août. L’indice des directeurs d’achat (PMI) de l’ISM pour le secteur manufacturier est resté stable à 47,2, ce qui marque son sixième mois consécutif en territoire de contraction, tandis que l’indice des services progressait de 51,5 à 54,9

En zone euro, les prix à la consommation ont augmenté de 1,8% en rythme annuel en septembre, contre 2,2% en août. L’inflation suisse a atteint son niveau le plus bas en trois ans.

En Chine, le PMI manufacturier officiel s’est établi à 49,8 en septembre, en légère hausse par rapport au mois d’août, mais l’indice alternatif publié par Caixin a reculé de 1,1 point à 49,3.

La décrue des taux d’intérêt est freinée aux Etats-Unis par le solide rapport sur l’emploi non agricole publié la semaine dernière, mais il n’en va pas de même en zone euro et en Suisse. Nous avons soldé notre position surpondérée et sommes désormais neutres vis-à-vis des obligations américaines.

Le coup d’envoi de la période de publication des résultats sera donné cette semaine aux Etats-Unis, y compris pour les valeurs bancaires. La chute de 10% des ventes d’un grand fabricant de vêtements de sport et la réduction des prévisions de chiffre d’affaires d’un acteur de la mode soulignent notre thème 2024 visant à cibler les producteurs plutôt que les consommateurs. Dans le secteur des services par satellite, une entreprise a racheté un rival pour 1 dollar symbolique et assumera sa dette high yield (plusieurs milliards de dollars), qui s’est redressée. Nous sommes neutres à l’égard de la dette à haut rendement.

Les pays de l’UE ont voté en faveur de droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois, après la révision à la baisse par deux constructeurs européens de leurs perspectives pour 2024. La décrue de l’inflation en zone euro devrait ouvrir la voie à une baisse des taux en octobre. Selon nos prévisions, la BCE réduira son taux directeur de 25 pb le 17 octobre, puis à nouveau de 25 pb lors de chacune de ses réunions jusqu’en juin 2025. Nous surpondérons les obligations des émetteurs de l’UE. Il convient également de noter que Moody’s a relevé la note du Brésil à Ba2, soit un cran en dessous du niveau investment grade. Nous sommes positifs face aux obligations émergentes.

[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2019, 31,5%; 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%.

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