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Le pari de Macron

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

Les indices boursiers américains ont progressé la semaine dernière, le S&P 500i gagnant 1,6% et le Nasdaqii ​ 3,3% (en dollars). Soutenus par le recul de l’inflation aux Etats-Unis, les marchés ont été propulsés à la hausse par plusieurs géants de la technologie. Mais en Europe, les indices ont souffert après les élections au Parlement européen et la convocation d’élections anticipées en France. Entraîné par les valeurs bancaires, le CAC 40iii ​ a ainsi plongé de 6,2%, tandis que le Stoxx Europe 600iv ​ reculait de 2,35% (en euros). Si la Fed n’a pas précisé le calendrier des baisses de taux, les chiffres del’inflation ont suffi à déclencher ​ un rallye obligataire: le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a perdu 22 points de base, et la chute du rendement des Bunds à 10 ans a été encore plus prononcée. Dans le même temps, le spread des obligations françaises par rapport aux Bunds s’est creusé, sur fond d’incertitude électorale et de déficit budgétaire persistant en France. En Asie, la Banque du Japon a annoncé la réduction de ses achats d’obligations, ce qui a fait chuter les rendements des emprunts d’Etat. Le yen a néanmoins continué à faiblir par rapport au dollar, en partie à cause du flou entourant les projets de la BoJ. Quant à l’euro, il a chuté par rapport au dollar, au franc suisse et à la livre sterling après l’annonce d’élections anticipées en France.

CITATION DE LA SEMAINE

«Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat, l’est aussi», a déclaré le président français Emmanuel Macron, écartant le scénario d’une démission en cas de défaite aux élections législatives.

INDICATEURS CLÉS

Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation (IPC) est resté quasi stable en rythme mensuel en mai, augmentant de 3,3% en glissement annuel. L’IPC hors alimentation et énergie s’est établi à 3,4% en glissement annuel, en recul par rapport aux 3,6% d’avril.

En Chine, l’IPC global est resté inchangé à 0,3% en glissement annuel en mai, tandis que l’IPP atteignait -1,4%. Parallèlement, la production industrielle chinoise a augmenté de 5,6% en rythme annuel (6,7% en avril), tandis que les ventes de détail enregistraient une hausse de 3,7% (2,3% en avril).

En zone euro, la production industrielle a reculé de 0,1% en avril par rapport au mois précédent, une inflexion significative par rapport à la progression de 0,5% enregistrée en mars. En rythme annuel, la production industrielle a chuté de 1,0% en avril.

ANALYSE DES MARCHÉS

Cette semaine, les ventes de détail aux Etats-Unis permettront d’évaluer la vigueur de la consommation, alors que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont atteint un sommet de 10 mois et que la confiance des consommateurs a chuté à un plancher de 7 mois en juin. Les prévisions médianes des responsables de la Fed indiquant quatre baisses de taux en 2025, on peut en déduire que le calendrier d’assouplissement monétaire a simplement été repoussé. Nous anticipons deux baisses des taux cette ​ année, en septembre et en décembre. Nous surveillons également de près les adjudications de bons du Trésor, qui n’ont pas suscité l’enthousiasme ces derniers temps.

En France, le camp d’Emmanuel Macron risque d’être laminé par les mouvements de droite et de gauche lors des élections des 30 juin et 7 juillet prochains. Et cette crise politique a provoqué un malaise sur les marchés, voués à demeurer dans l’incertitude jusqu’au résultat des élections dans l’Hexagone.

Les marchés restent dominés par une poignée de titres, une transaction dans le domaine de l’intelligence artificielle ayant enthousiasmé les investisseurs la semaine dernière, tandis que les petites capitalisations stagnent malgré la baisse des rendements obligataires, en raison des craintes de ralentissement et de montée de l’aversion au risque en Europe. Au Mexique, les actions et le peso ont été pénalisés par les projets du président élu de réformer le système judiciaire. Nous sous-pondérons les actions des marchés émergents.

La décision du G7 de fournir à l’Ukraine une aide de 50 milliards de dollars garantis par des actifs russes gelés reflète pour sa part l’instrumentalisation des actifs. Nous continuons donc à apprécier l’or.

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