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Plus dans la course

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

La semaine dernière a été le théâtre de divergences marquées entre les indices américains des petites capitalisations équipondérés et les indices boursiers généralistes. Bénéficiant du reflux de l’inflation et des prochaines baisses de taux de la Fed, l’indice Russell 2000i ​ des petites capitalisations a progressé de 1,7% sur la semaine (en dollars), tandis que l’indice Nasdaqii, ​ moins cyclique, reculait de 3,65%. La rotation vers les petites capitalisations et les valeurs cycliques a nui à la performance relative des «Magnificent Seven», ce qui s’est traduit par une chute de 1,95% du S&P 500iii. Cette rotation intervient au beau milieu de la saison des résultats du deuxième trimestre, qui devrait refléter un élargissement de la hausse des bénéfices aux autres titres que ceux des géants de la technologie. En dehors des Etats-Unis, les indices boursiers ont perdu du terrain la semaine dernière, le Stoxx Europe 600iv ​ reculant de 2,7% (en euros) et l’indice MSCI EMv ​ de 2,95% (en dollars). En ce qui concerne les bons du Trésor américain, le «pari Trump» (Trump trade) a entraîné une remontée des rendements, en particulier sur la partie longue de la courbe. Il s’est également traduit par une hausse de l’indice dollar, même si le yen a poursuivi son redressement face au billet vert dans la perspective d’une possible décision de la Banque du Japon en fin de mois.

ÉLECTIONS

Joe Biden s’est retiré de la course à la présidence et soutient désormais sa vice- présidente, Kamala Harris, ce qui fait probablement d’elle la candidate des Démocrates. Si cela se confirme ou si elle est simplement candidate à la vice- présidence, les fonds de campagne levés jusqu’à présent par Joe Biden seront disponibles.

INDICATEURS CLÉS

La production industrielle américaine a augmenté de 0,6% en juin par rapport au mois précédent (contre 0,9% en mai), soit une hausse de 1,6% en rythme annuel. Parallèlement, les ventes de détail de juin ont peu varié par rapport à mai. Sur l’ensemble du deuxième trimestre, elles ont néanmoins dépassé de 2,5% le niveau du deuxième trimestre 2023.

En Chine, la production industrielle a augmenté de 5,3% en glissement annuel en juin (5,6% en mai), tandis que les ventes de détail gagnaient 2,0% en glissement annuel en juin, un recul net par rapport à mai (3,7%). Ailleurs en Asie, l’indice des prix àla consommation (IPC) du Japon s’est établi à 2,8% en rythme annuel en juin, soit le même niveau qu’en mai.

La production industrielle de la zone euro a chuté de 0,6% en glissement annuel en mai. Au Royaume-Uni, l’IPC est resté conforme à l’objectif, s’établissant à 2% en rythme annuel en juin (inchangé par rapport à mai) sous l’influence de «l’effetTaylor Swift», qui a fait grimper les tarifs des hôtels.

ANALYSE DES MARCHÉS

La panne informatique mondiale survenue la semaine dernière a pesé sur le sentiment du secteur technologique, les semi-conducteurs étant également affectés par l’intention du candidat républicain à la présidence, Donald Trump, de restreindre les livraisons de puces à la Chine. Nous préférons les semi-conducteurs plus utilisés dans le cadre de l’intelligence artificielle, qui font toujours l’objet d’une demande soutenue.

Cette semaine, les dépenses personnelles de consommation (PCE) devraient confirmer le reflux de l’inflation américaine. La vigueur des ventes de détail – notamment en ligne – suggère que le PIB du deuxième trimestre, également attendu cette semaine, sera favorable. Nous anticipons une première baisse des taux de la Fed en septembre. En Europe, nous tablons sur deux autres baisses des taux de la BCE cette année, en septembre et en décembre.

Reflet du dynamisme des fusions-acquisitions, l’un des «Magnificent Seven» cherche à prendre une participation dans un fabricant de lunettes pour développer des lunettes intelligentes, tandis qu’un autre négocie le rachat d’une start-up en pointe dans la cybersécurité – dans le contexte d’un marché qui connaît sa plus longue période sans correction de 2% ou plus depuis 2007.
​Au plan politique, aux Etats-Unis, le chef du puissant syndicat des Teamsters a rompu avec sa loyauté envers les Démocrates et se rendra à la convention nationale du Parti républicain. Une large victoire des Républicains constitue notre scénario le plus probable pour les élections américaines de novembre.

Le «pari Trump»

La campagne de Donald Trump monte en puissance depuis qu’il a survécu à une tentative d’assassinat lors de la Convention républicaine de Milwaukee. Le «pari Trump» repose sur l’idée selon laquelle une victoire du candidat républicain en novembre, combinée au contrôle du Congrès par son parti, propulsera les taux longs à la hausse en raison des politiques budgétaire et commerciale susceptibles d’être mises en place par Donald Trump. Toutefois, la décision de Joe Biden de ne pas se représenter et de soutenir Kamala Harris rend ce pari plus incertain, les investisseurs devant désormais prendre en compte les répercussions sur les marchés d’un éventuel retour des Démocrates.

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