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César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer et responsable des investissements Pictet Wealth Management.

AA+

La semaine dernière, Fitch a imité les autres agences de notation en abaissant la note de crédit des Etats-Unis de AAA à AA+. Fitch a motivé sa décision par une dégradation des perspectives budgétaires, un alourdissement de la dette publique et une «érosion de la gouvernance». Cette situation n’est pas nouvelle. En août 2011, S&P avait déjà privé les Etats-Unis de la meilleure note (AAA) pour des raisons similaires, ce qui s’était traduit le jour même par des ventes massives d’actions et d’obligations américaines. Bien que la dette ait encore gonflé au cours des 12 dernières années, la réaction du marché a été beaucoup plus modérée cette fois-ci. Cela s’explique en partie par le fait que l’économie américaine se porte mieux (la croissance économique était atone au premier semestre 2011). A cet égard, on observe que la hausse de la productivité non agricole a atteint son plus haut niveau en trois ans au 2e trimestre (+3,7% en glissement trimestriel après un recul au 1er trimestre), limitant ainsi la croissance des coûts unitaires de main d’œuvre à 2,4% en rythme annuel, contre environ 7% il y a un an. Si cette tendance doit être confirmée, l’évolution de la productivité renforce l’hypothèse d’un «atterrissage en douceur» aux Etats-Unis. Ce contexte pourrait aider les entreprises à résister aux récentes pressions sur les marges – les bénéfices par action du S&P 500 ont chuté pour le troisième trimestre consécutif au 2e trimestre. Cette semaine, nous surveillerons le rapport concernant l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de juillet.

Malgré un impact limité dans l’immédiat, la dégradation de la note souveraine par Fitch traduit des problèmes bien réels, comportant des implications à long terme pour les actifs américains. Cette dégradation a également déclenché une vente massive de bons du Trésor à long terme, après que les Etats-Unis ont décidé d’accroître le recours à l’emprunt dans les mois à venir. Un rapport plutôt décevant concernant l’emploi non agricole de juillet a permis d’enrayer la chute, mais le rallye des obligations à plus court terme (le marché estime que la fin du resserrement monétaire est en vue) a entraîné la semaine dernière une nouvelle pentification de la courbe des taux américains. Compte tenu de la volatilité persistante des obligations, nous ciblons les produits dérivés qui jouent la pentification et protègent le capital.

Les banques centrales de certains pays émergents ont commencé à réduire leurs taux directeurs. Au cours de la semaine écoulée, une baisse des taux au Chili a été suivie d’un assouplissement plus important qu’anticipé par la Banque du Brésil. Les autorités monétaires de la région ayant engagé la lutte contre l’inflation plus tôt et de manière plus décisive que leurs homologues des économies avancées, un certain nombre de monnaies latino-américaines figurent en bonne place parmi les devises les plus performantes cette année. Grâce à leur discipline, les banques centrales de certains pays émergents sont désormais en mesure d’abaisser les taux, tandis que leurs obligations et leurs devises offrent des rendements réels attrayants grâce au reflux de l’inflation.

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