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La dernière édition de l’ International Business Report (IBR) de Grant Thornton – une enquête trimestrielle qui interroge chaque année 14 000 entreprises de taille moyenne dans plus de 30 pays – montre que la confiance des entreprises dans l’Union européenne demeure relativement stable. Au premier trimestre 2025, 58 % des entreprises européennes ont indiqué qu’elles étaient optimistes quant aux perspectives économiques de leur pays pour les 12 prochains mois. Il s’agit d’une légère baisse par rapport au quatrième trimestre 2024, où elle s’élevait à 60 %. En comparaison, aux États-Unis, l’optimisme des entreprises de taille moyenne a chuté de 7 points de pourcentage, mais reste à un niveau relativement élevé de 81 %.

Le déclin aux États-Unis fait suite à des changements politiques et à l’introduction de nouveaux droits de douane début mars, qui entraînent une incertitude économique à l’échelle mondiale. L’UE, en revanche, semble mieux résister : « Malgré un environnement commercial difficile, la confiance des entreprises européennes reste assez constante », déclare Leslie Van den Branden, Managing Partner de Grant Thornton Belgium. Cela montre que les entreprises européennes de taille intermédiaire sont plus résilientes qu’on ne le pense souvent.

La récente escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et certains partenaires commerciaux clés, amplifiée par les nouvelles mesures annoncées par le président Trump le 2 avril, menace d’ajouter à cette incertitude. Ces mesures peuvent avoir une incidence importante sur les flux commerciaux internationaux, entraînant des changements potentiels dans les chaînes de valeur mondiales et une modification de la dynamique des relations commerciales internationales. Les entreprises européennes risquent d’être encore plus prudentes et de repenser leurs stratégies pour s’adapter à cette nouvelle réalité.

La confiance demeure, mais la prudence grandit

Si la confiance globale en Europe reste forte, nous observons des signes de prudence dans d’autres indicateurs. Par exemple, 58 % des répondants européens s’attendent à une croissance du chiffre d’affaires au cours de l’année à venir, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne mondiale de 66 % et bien en dessous des États-Unis, où 72 % des entreprises s’attendent à une croissance. Les attentes en matière de rentabilité sont également à la traîne dans l’UE (49 % contre 63 % à l’échelle mondiale), signe d’une pression accrue sur les marges, peut-être en raison de l’augmentation des coûts et de l’inflation persistante.

Cependant, les entreprises européennes sont plus prudentes en matière d’internationalisation : seules 43 % prévoient d’augmenter leurs exportations au cours des 12 prochains mois, contre 53 % au niveau mondial. Aux États-Unis, ce chiffre atteint 61 %, malgré les nouvelles barrières commerciales. Les entreprises européennes privilégient clairement le renforcement de leurs marchés existants plutôt que sur l’expansion dans de nouveaux marchés.

Investissements : la technologie en tête, la durabilité en arrière-plan

Malgré le sentiment de prudence, l’investissement dans la technologie reste une priorité absolue pour les entreprises européennes, 57 % d’entre elles prévoyant d’augmenter leurs dépenses informatiques, un chiffre légèrement en deçà de la moyenne mondiale de 68 %.

Dans le même temps, la volonté d’investir dans la durabilité diminue. En Europe, seules 48 % des entreprises prévoient d’investir dans ce domaine, alors qu’à l’échelle mondiale, ce chiffre est encore de 55 %. Aux États-Unis, ce chiffre atteint 63 %. Cela peut s’expliquer par l’attention croissante portée à la proposition omnibus, publiée par la Commission européenne, visant à modifier certains des piliers clés du pacte vert pour l’Europe dans le but ultime de stimuler la compétitivité entre les pays européens et de faciliter la production de rapports. Maintenant que la proposition « Stop the clock » a également été approuvée, les entreprises déjà concernées par la réglementation bénéficieront d’une prolongation de 2 ans. 

« Cela indique que les entreprises européennes se concentrent actuellement principalement sur des investissements à court terme qui réduisent les coûts et augmentent l’efficacité, et moins sur des objectifs à long terme qui favoriseraient la durabilité », explique M. Van den Branden. « Au sein de notre propre réseau, nous constatons également que les budgets initialement prévus pour le rapport de durabilité sont alloués à d’autres initiatives (de durabilité) qui sont plus axées sur l’impact que sur la conformité. La question demeure, bien sûr, de savoir comment les investissements en matière de durabilité vont continuer à se développer, en ces temps incertains, et quelles sont les étapes essentielles pour rester concentré sur les objectifs à long terme.  »

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