En effet, après avoir été longuement critiqués pour leur inaction, les Etats-Unis ambitionnent de prendre la tête de la lutte contre le réchauffement climatique, en réduisant leurs émissions carbones de 40% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005. Au programme, près de 400 milliards de dollars d’incitations fiscales à la production d’énergie verte, ciblant particulièrement les véhicules électriques, les panneaux solaires et le stockage. Cependant, de telles incitations risquent de mettre à mal la compétitivité européenne des technologies vertes, provoquant une réponse immédiate de la Commission Européenne que l’on pourrait qualifier d’IRA Européenne.
L’ampleur mais aussi la rapidité de la mise en place de l’IRA aux Etats Unis est à juste titre perçue comme une mesure protectionniste de la part des USA par l’Europe. Face à des telles initiatives nous attendons une réaction comparable venant des autorités européennes afin que la zone reste compétitive et maintienne son avance relative. Nous attendons environ 50 milliards d’euros de subventions par an pour faire avancer la Green Tech en Europe.
UNE RÉPONSE EUROPÉENNE FRAGMENTÉE
La réponse européenne à l’IRA se décline en quatre axes :
- Le « Net-Zero Industry Act » qui vise à ce que l’Europe couvre localement 40% de ses besoins en technologies propres (panneaux solaires, électrolyseurs, turbines pour éoliennes…). Ce plan, actuellement examiné par le Parlement, permettrait une simplification et une accélération des obtentions de permis industriels « verts » (solaire, éolien, géothermie, biogaz, stockage…). Il vise également à faciliter leurs financements, et formalise la prise en compte de critères environnementaux au sein des appels d’offres publics.
- Le « Critical RawMaterials Act » vise à sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques (nickel, cobalt, cuivre, etc.). Le but est de s’affranchir de toute dépendance en matière première, avec pour objectif 2030 : 10% d’extraction locale, 40% de production locale, et une dépendance maximale de 65% vis-à-vis des importations d’un seul pays tiers. Ce dernier seuil est significatif, quand on sait que l’Europe dépend actuellement à 97% de la Chine pour ses besoins en magnésium.
- Le plan « Electricity Market Design » qui vise à réformer la conception du marché de l’électricité de l’UE, pour motiver l’utilisation des énergies renouvelables et l’abandon progressif du gaz. Il encourage notamment les contrats long terme pour garantir la stabilité des prix.
- La création d’une « Banque Européenne de l’Hydrogène » : un acteur de mise en relation des producteurs et clients d’hydrogène « vert ». Son principe consiste en la mise en enchère d’hydrogène, en garantissant de couvrir la différence entre le prix d’achat et le coût de production. Ce plan propose un objectif de 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable par an dans l’UE d’ici 2030.
UN MOTEUR DE CROISSANCE ÉVIDENT POUR LA PRODUCTION EUROPÉENNE D’ÉNERGIES RENOUVELABLES
Le secteur des énergies renouvelables est logiquement un bénéficiaire direct de ces futures directives européennes. Cette tendance sera probablement encore revue plusieurs fois à la hausse, à mesure que les états membres de l’UE déploieront leurs propres aides locales. Certaines petites sociétés de notre univers d’investissement se retrouvent au cœur de ce marché en pleine croissance avec des objectifs européens de construction qui indiquent des CAGR respectives de 14% et 12% pour les productions locales solaires et éoliennes jusqu’à 2030.
Nous nous intéressons fortement à des sociétés comme Meyer Burger et SMA Solar qui devrait profiter pleinement de leur statut d’unique producteur Européen de panneaux et de composants pour l’énergie solaire.
Retrouvez l’intégralité du Fund Insight d’ODDO BHF AM ici.