Les facteurs de soutien aux cours sont trop nombreux pour être ignorés.
A la fin du mois de mai, La Financière de l’Echiquier a organisé une session en public de son célèbre webinaire Au Cœur Des Marchés. A cette occasion, Pierre Puybasset (Porte-Parole de la gestion) et David Kruk (Responsable du trading desk) sont revenus sur les événements des deux mois précédents. Ils ont également mis en avant les points d’attention pour les investisseurs dans l’environnement actuel, et donné des indications pour le positionnement des portefeuilles des prochains mois.
Adaptation des attentes
« Tout d’abord, je souhaite rappeler que nous avons eu deux mois très contrastés depuis notre dernier webinaire. Le mois d’avril a été dominé par la crainte d’une stagflation aux Etats-Unis suite à la publication de chiffres négatifs sur l’inflation pour le troisième mois consécutif. Ils ont laissé craindre que la Fed avait crié victoire trop vite », indique David Kruk. Dans ce contexte, les entreprises annonçant de mauvais résultats ont été lourdement sanctionnées.
« Durant le mois de mai, le scénario d’un atterrissage en douceur – croissance modérée avec inflation qui ralentit – est repassé à l’avant-plan pendant la majeure partie du mois grâce à la publication de statistiques favorables à ce scénario », rappelle David Kruk. La fin du mois de mai a également été marquée par les résultats stellaires de Nvidia, qui ont à nouveau dépassé les attentes des analystes et redonné des couleurs à la thématique de l’intelligence artificielle. « Ces deux scénarios vont continuer de s’affronter comme des boxeurs sur un ring, tandis que plus personne ne croit aujourd’hui encore à un scénario de hard landing ».
Le marché a toutefois fortement adapté ses attentes pour les baisses du taux directeur de la Fed, avec un courtier qui s’attend même à ce qu’il n’y ait pas de relâchement de la politique monétaire d’ici la fin 2024. Pierre Puybasset rappelle qu’il convient toujours de rester méfiant sur les attentes du consensus dans ce domaine. « Au mois de décembre, il y avait un enthousiasme fort sur la politique de taux que pourrait mener la Fed, avec six à sept baisses de taux attendues dès le mois de mars. Depuis, ces attentes ont été constamment abaissées. En dépit de cette situation, les performances boursières ont été généralement positives, avec des entreprises en mesure de bien manœuvrer dans cet environnement ».
Retour européen
David Kruk pointe également une divergence grandissante entre l’Europe et les Etats-Unis. « La situation semble plus claire sur le Vieux Continent, avec le retour d’une croissance positive après cinq trimestres de stagflation, et une baisse des taux de la BCE anticipée par les marchés. Après 12 mois de flux sortants, les fonds de placement internationaux sont en train de revenir avec des résultats nettement meilleurs que prévu, et des analystes qui ont fortement relevé leurs attentes ».
« Actuellement, les grands courtiers sont également plus optimistes sur l’Europe et nous partageons cette vision. Fondamentalement, les politiques accommodantes sont créatrices de richesse sur les marchés ». Et, il rappelle que les programmes de rachat d’actions ont également contribué à rendre des couleurs aux cours des entreprises européennes, tout comme les meilleurs chiffres économiques en provenance de Chine.
Soutien des flux
Pour les prochains mois, David Kruk souligne que l’indice PCE est ressorti en ligne avec les attentes à la fin du mois de mai, ce qui offre des perspectives favorables pour les attentes du marché pour les prochaines semaines. « Il s’agit d’un indicateur important particulièrement suivi par la Fed. La publication d’un chiffre en ligne avec les attentes sera de nature à calmer les marchés pour les prochaines semaines ».
Il souligne également qu’un des derniers grands pessimistes (Mike Wilson de Morgan Stanley) a récemment viré de bord pour adopter une vision beaucoup plus optimiste. « Enfin, la saisonnalité est plutôt favorable pour les prochains mois, en particulier lors des années d’élection présidentielle où l’indice S&P monte dans 75% des cas sur la période juin-juillet-août ».
« Même si vous pensez que les marchés peuvent sombrer en raison d’une l’inflation élevée, les flux devraient largement rester en soutien durant les prochains mois ». David Kruk pointe les sommes accumulées dans les fonds monétaires ou encore les flux historiquement élevés de dividendes qui vont être versés. « La hausse des marchés a entraîné un effet richesse important chez les particuliers américains. Dans le même temps, le nombre d’entreprises cotées a eu tendance à diminuer, ce qui provoque un déséquilibre entre l’offre et la demande de titres. Cela entraîne des flux entrants dès qu’une correction semble se dessiner ».
Attrait fondamental
« Les entreprises européennes ont compris que les rachats d’actions constituent un outil pertinent pour utiliser ses liquidités excédentaires, racheter ses titres à un niveau de valorisation attractif, et soutenir ainsi la croissance des bénéfices », indique de son côté Pierre Puybasset, « C’est la meilleure acquisition qu’une entreprise puisse faire, car il n’y a pas de risque opérationnel pour intégrer les nouvelles activités. Cette tendance devrait continuer aux Etats-Unis, et vraisemblablement se renforcer en Europe ».
Pierre Puybasset souligne qu’il est également important de considérer une approche de long terme sur les marchés financiers, avec notamment une opportunité qui reste significative sur les petites et moyennes capitalisations. « Nous le répétons depuis plusieurs mois et nous continuons à y croire fermement. Ce segment du marché reste très décoté, et nous commençons à voir se multiplier des opérations d’achat qui contribueront à offrir des perspectives favorables à ce segment du marché ».
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