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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser, Pictet Asset Management.

Le chocolat risque d’être une denrée précieuse à l’occasion des fêtes de fin d’année ! Depuis janvier, le prix du cacao a augmenté de 127% – du jamais vu en dix mois. Et ça risque de continuer en raison d’incertitudes persistantes sur l’offre. Elles s’expliquent à la fois par les conditions météorologiques mais également par l’impact de la guerre en Ukraine qui a causé une flambée du prix des fertilisants. Les acheteurs sont fébriles. Conséquence de cela, la volatilité sur le marché est à des niveaux anormaux. Par exemple, les contrats à terme côtés à New York ont bondi de 10% lors de la seule séance du 26 septembre.

Heureusement, tout n’est pas négatif. Bien qu’insuffisante, la récolte en cours devrait être un peu meilleure que la précédente. C’est déjà ça. Elle a commencé fin septembre au Ghana et la semaine dernière en Côte d’Ivoire. Les deux pays représentent 60% de la production mondiale. Nous n’éviterons toutefois pas une poursuite de l’augmentation des prix à court terme. En raison du déséquilibre du marché, le Ghana a prévu une hausse de 45%, la Côte d’Ivoire de 26,5%. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, c’est moins que ce que le marché anticipait. Mais restons prudents avant de pousser un ouf de soulagement. La récolte n’en est qu’à ses débuts. Les fermiers pourraient faire pression pour obtenir des prix plus élevés.

Et à plus long terme ? Une nouvelle géopolitique du cacao se dessine avec un rôle plus important de l’Amérique latine. Les capacités de production en Équateur, au Brésil et au Pérou augmentent plus vite qu’en Afrique. On estime que l’Équateur pourrait devenir le 2ème producteur mondial, remplaçant le Ghana, dans le courant de l’année prochaine. Avant que l’Amérique latine ne remplace complètement l’Afrique en tant que 1er producteur mondial, cela va néanmoins prendre du temps. D’ici là, les prix devraient continuer de monter – ce sera répercuté sur les consommateurs.

Perspectives

Cette semaine est plutôt calme sur le plan des statistiques. L’indice des prix à la consommation aux États-Unis devrait continuer son reflux en septembre. L’inflation n’est plus un sujet pour la Réserve Fédérale américaine qui se focalise désormais sur le marché de l’emploi. Au regard de l’évolution des taux américains à deux ans, qui ne sont pas administrés, le marché semble anticiper une nouvelle baisse de taux de 50 points de base en novembre. Mais ce n’est pas encore acquis.

La saison des résultats continue avec Pepsico (mardi) et les grandes valeurs bancaires américaines (vendredi).

Le saviez-vous ?

Sur les quatre derniers trimestres, près de 40% de la hausse du PIB nominal provient de la chute des importations…ce qui ne produit pas de recettes fiscales ! C’est une des explications du mauvais état de nos finances publiques.

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