Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser, Pictet Asset Management.
Avertissement : toute ressemblance avec la France de 2024 est purement fortuite.
Pour Acemoglu et Robinson, nobélisés ce mois-ci, il y a des « moments critiques ».
Ils distinguent deux types de pouvoirs : les inclusifs et les extractifs. Les inclusifs font confiance aux citoyens et essayent de maximiser leur potentiel. Ils sont soucieux de la liberté économique, permettent aux individus de s’épanouir, de créer, d’innover… ce qui stimule l’investissement et le progrès.
Les seconds, au contraire, protègent les intérêts acquis. Ils captent les richesses créées au profit d’une petite élite ou de l’institution elle-même. Parfois, les institutions extractives peuvent engendrer une croissance à court terme. Par exemple, l’URSS a connu une croissance rapide pendant la guerre froide, en menant une politique d’industrialisation forcée et en redistribuant les ressources agricoles vers l’industrie lourde. Mais elle ne peut pas être durable. Une économie planifiée ou semi-planifiée manque de flexibilité et ne sait pas modifier ses institutions. L’effondrement économique du pays est alors inéluctable.
À lire absolument…
Perspectives
Les marchés financiers tablent désormais sur une victoire de Donald Trump, d’où la hausse du dollar, de l’or, du Bitcoin et des taux de rendement sur l’obligataire américain. La campagne du républicain bénéficie d’un véritable élan. Les sondages sont plus serrés que jamais, ce qui tend généralement à lui donner l’avantage, tant il a été sous-estimé par le passé. Le débat sur la vice-présidence a été une excellente prestation pour JD Vance, dissipant certaines inquiétudes sur ce choix. Il y a eu Musk, évidemment. La prestation de Trump chez Macdonald fonctionne aussi très bien en termes d’image. Sa campagne est réactive, rapide, et s’appuie sur l’humour, ce qui contribue à l’humaniser.
Bien-sûr, rien n’est encore joué…Il reste encore huit jours avant le scrutin.
Le saviez-vous ?
La DREES a calculé le coût pour augmenter de 100€ le revenu disponible d’un salarié célibataire au SMIC avec deux enfants. Verdict : 770€ – soit une taxation marginale de 87%. Le VRAI sujet, c’est la taxation du travail.