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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

Un seul chiffre : la hausse des prix alimentaires dans les épiceries fut de seulement 1% sur un an en mai aux États-Unis – un point bas depuis juin 2021. L’inflation reflue dans quasiment tous les segments de l’économie. Cela ouvre la porte à une baisse des taux par la Fed. Contrairement à ce que le consensus pensait en début d’année, il n’y en aura pas sept…mais une seule. Quand ? Difficile à dire. Cela va dépendre des prochains chiffres de l’inflation et de la présidentielle américaine. Une baisse au quatrième trimestre est crédible, selon nous.

La baisse de l’inflation couplée à une meilleure visibilité de la politique monétaire américaine a eu pour effet de faire diminuer les tensions sur l’obligataire français qui sont apparues à la suite de la dissolution. Cela montre qu’il ne faut pas exagérer l’influence du fait politique sur l’évolution des marchés financiers des pays développés. Cela peut créer des inquiétudes à court terme. Les marchés des actions et des obligations ont dû digérer l’annonce surprise de la dissolution. C’est normal. Il y a eu quelques remous supplémentaires à la suite de rumeurs concernant une possible démission du chef de l’État en cas de victoire du RN aux élections législatives. Mais, comme toujours, ce fut de courte durée. Cela ne signifie pas que de nouveaux soubresauts sont exclus d’ici au 7 juillet. Néanmoins, ce qui est certain, c’est qu’ils n’ont pas vocation à perdurer. La France n’est pas au bord d’une crise de la dette, comme on a pu l’entendre de la bouche de beaucoup de commentateurs la semaine passée. C’est faux, archi-faux. En revanche, peu importe la couleur politique du prochain gouvernement, il faudra s’attaquer au difficile problème du déficit public.

Perspectives

Une fois n’est pas coutume, cette semaine est consacrée aux banques centrales et à l’inflation. Nous ne nous attendons pas à un changement de politique monétaire en Suisse. En revanche, une baisse du taux directeur de 25 points de base en septembre semble être un scénario crédible.

C’est plus compliqué pour le Royaume-Uni. Le marché monétaire est partagé sur l’issue de la réunion de jeudi. Ça se joue à 50/50. Une éventuelle baisse des taux de 25 points de base va dépendre de l’indice des prix à la consommation au mois de mai (publication mercredi). Un nouveau recul pourrait offrir la marge de manœuvre nécessaire à la Banque d’Angleterre (BoE) pour amorcer le cycle de baisse des taux. Sinon, ce sera au mois d’août. Ce n’est désormais plus qu’une question de temps.

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