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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

La correction boursière sur le Nasdaq Composite a dépassé en ampleur celle de juillet-octobre 2023. Elle est toutefois deux fois moins importante que celle de 2018. Historiquement, une reprise du marché, en particulier un rebond des valeurs technologiques, va dépendre de l’attitude de la Réserve Fédérale américaine. Pour l’instant, c’est le mutisme. Ce n’est pas nécessairement préoccupant. Une telle correction n’est pas exceptionnelle. Surtout, elle s’explique en partie par une mauvaise lecture des chiffres américains. Certes, le taux de chômage a augmenté en juillet plus que prévu. Mais cette statistique est biaisée par l’effet sur les chiffres texans de l’ouragan Beryl du début du mois de juillet. Cela a conduit à des licenciements temporaires. Entre fin juin, lorsque les marchés étaient encore bien orientés, et aujourd’hui, le scénario macroéconomique reste le même. C’est le scénario de l’atterrissage en douceur qui domine.

Dans le meilleur des cas, de solides résultats de Nvidia le 28 août couplés à une reprise des rachats d’actions pourraient permettre un rebond rapide des actions. Mais ayons conscience que, par le passé, une phase de correction comme celle que nous avons eue laisse des stigmates pendant plusieurs mois – en moyenne entre trois et quatre mois. Par conséquent, il faudra faire le dos rond peut-être plus longtemps que prévu – potentiellement jusqu’en octobre, voire début novembre en raison de l’élection présidentielle américaine du 05 novembre.

Tout autre sujet. Vous le savez, en période estivale, beaucoup de choses passent – malheureusement – inaperçues. C’est le cas d’une étude publiée il y a moins de dix jours portant sur le revenu universel. Cette idée est souvent promue en France. Il s’agit de donner une somme fixe à tous les citoyens sans condition ni contrepartie. Eh bien, ça ne marche pas. La première expérimentation grandeur nature a été menée pendant trois ans au Texas et dans l’Illinois auprès de 1100 ménages ayant un revenu annuel inférieur à 29,900 dollars. Ils ont reçu durant cette période 1,000 dollars de revenu universel par mois. Ce fut financé par les fondateurs de ChatGPT.

Résultats :

  • Les participants étant au chômage le sont restés un mois de plus en moyenne que les chômeurs du groupe témoin ne bénéficiant pas du revenu universel.
  • Les participants ont moins travaillé et il n’y a pas eu de changement substantiel dans la qualité de l’emploi. Avec ce revenu supplémentaire, ils n’ont rien fait pour améliorer leur éducation ou leur formation afin d’avoir une vie meilleure et une plus grande aisance financière.

Bref, c’est une jolie idée qui part d’un bon sentiment. Mais c’est un échec !

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