Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.
On n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! La campagne électorale le montre parfaitement. Parmi les bonnes idées : accroître le pouvoir d’achat. Pourquoi pas ? Mais c’est seulement en augmentant sensiblement les gains de productivité qu’on pourra durablement le faire sans que cela ne nuise à l’activité économique. Malheureusement, ce dernier point est souvent occulté dans le débat public. Autre bonne idée : bloquer les prix et instaurer des prix planchers sur certains produits. Cela revient à rogner les marges des distributeurs. Je vérifie mes notes : Carrefour a une marge opérationnelle de 2,6%. C’est peu. Ça va être compliqué.
On a aussi les mensonges de campagne. Par exemple : les inégalités de patrimoine ne cessent de se creuser donc il faut taxer les plus riches ! Patatras, les chiffres de la BCE et de la Banque de France montrent qu’elles sont remarquablement stables depuis 25 ans et bien moins élevées que dans la très grande majorité des pays développés.
En cette période, notre créativité collective devrait surtout être utilisée pour trouver des solutions afin de régler le problème structurel du déficit. Il pourrait atteindre 5,3% en 2024 contre une prévision révisée ce printemps à 5,1% et un objectif initial à 4,4%.
Voici une piste d’économie possible : les agents techniques de l’État et des collectivités sont obligés de suivre des formations…pour changer une ampoule ! C’est la formation habilitation électrique, ça dure deux jours et ça coûte à la collectivité 349 euros par agent…Utile ou inutile ?
Perspectives
La campagne électorale va toujours être un point d’attention, évidemment. Les petites phrases anxiogènes – comme évoquer le risque de crise financière – peuvent provoquer des remous temporaires sur les marchés des obligations et des actions en France. Mais à moyen terme, nous ne pensons pas que les actions françaises sous-performeront les actions européennes.