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Le trade finance (financement du commerce) est une composante essentielle du commerce mondial. Avec la numérisation croissante des factures ces dernières années et la pression accrue sur les bilans des banques, les gestionnaires d’actifs ont pu s’impliquer dans cette classe d’actifs adossée au crédit, en complément des banques. Les rendements du trade finance sont directement corrélés aux risques que les fonds sont prêts à accepter. Financial Investigator a récemment organisé une table ronde pour explorer les spécificités et les opportunités de cette classe d’actifs.

David Newman, CIO Global High Yield chez Allianz Global Investors, et Thibault Sandret, Senior Director Private Markets chez bfinance, ont participé à la discussion.

Un marché en pleine expansion

Le trade finance permet d’accélérer les flux de trésorerie des fournisseurs ayant besoin de liquidités. Par exemple, un fournisseur peut vendre une facture à un fonds de financement du commerce, tel qu’ALWOCA (Allianz Working Capital). Ce fonds paie la facture au fournisseur avec une remise. À la date d’échéance, généralement entre 60 et 90 jours, l’acheteur rembourse la totalité du montant au fonds, explique David Newman d’AllianzGI.

Bien que déjà conséquent, ce marché continue de croître et est aujourd’hui estimé à environ 2 500 milliards de dollars. Historiquement financé à 90 % par les banques, ce marché s’ouvre progressivement grâce à l’introduction de la réglementation Bâle IV, qui limite les capacités de croissance des banques. Des fonds spécialisés émergent également, bien qu’ils soient restreints à quelques milliers de milliards de dollars, en raison de la complexité opérationnelle et des compétences spécialisées nécessaires. Actuellement, une cinquantaine d’acteurs sont actifs sur ce marché.

Appétit pour le risque

Les rendements potentiels du trade finance varient en fonction des risques que les investisseurs sont prêts à assumer. Selon les experts, ces rendements s’étendent des créances de qualité jusqu’aux opportunités à haut rendement. L’emplacement dans la chaîne de valeur joue un rôle crucial : certains acteurs sont exposés à des risques de production, tandis que d’autres ne le sont pas. Des éléments tels que le risque de perte ou de vol de la cargaison doivent également être pris en compte, d’où l’importance d’une bonne assurance.

Gestion de portefeuille et liquidité

Le trade finance peut offrir une certaine liquidité, supérieure à celle des marchés privés, mais inférieure à celle des fonds monétaires traditionnels. « La priorité est de maintenir le portefeuille aussi liquide que possible », explique Thibault Sandret. Il souligne que les fonds de financement du commerce sont souvent semi-liquides, assortis de périodes de lock-up souples ou fermes, avec une liquidité mensuelle ou trimestrielle. « Il est essentiel que les gestionnaires ne promettent pas une liquidité excessive, évitant ainsi tout décalage entre la liquidité proposée et celle des actifs sous-jacents. »

Faible risque de duration

Allianz Global Investors gère plusieurs fonds axés sur le trade finance. En substance, cette classe d’actifs vise à offrir une exposition à des créances de financement commercial à très court terme, avec des risques comparables à ceux des obligations d’entreprise de qualité. Cela permet d’attirer un large éventail d’investisseurs, y compris ceux limités par des restrictions sur les investissements à haut rendement, mais souhaitant profiter des avantages défensifs de cette classe d’actifs diversifiée. « Grâce à des maturités typiques de 90 jours, le risque de duration reste faible, tout en permettant des rendements stables et positifs par rapport à d’autres alternatives de crédit », explique David Newman.

Une classe d’actifs en pleine croissance

En conclusion, le trade finance représente une opportunité attrayante et en expansion, capable de diversifier un portefeuille. La sélection des investissements doit néanmoins prendre en compte des critères tels que la liquidité, la durabilité et la qualité des contreparties sous-jacentes, qu’elles soient investment grade ou high yield. Enfin, la structure risque-rendement dépend largement de la conception de chaque transaction.

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