De l’avis de nombreux stratégistes, les actions japonaises constituent actuellement une classe d’actifs qui présente un intérêt certain pour diversifier le portefeuille. Pictet – Japanese Equity Selection figure parmi les meilleurs fonds disponibles sur le marché belge, avec une performance annualisée supérieure à 8% durant la dernière décennie et une notation quatre étoiles chez Morningstar.
Présentation du fonds
Le portefeuille est relativement bien concentré avec une quarantaine de grandes capitalisations, les dix premières lignes représentant 35% des actifs sous gestion. Le fonds privilégie actuellement des expositions sur des secteurs comme la technologie, la consommation discrétionnaire, l’industrie et la finance, ces quatre segments représentant près de 70% des encours. Sam Perry est à la tête de cette stratégie depuis plus d’une décennie.
« Nous ne sommes pas particulièrement intéressé par le critère value ou croissance dans une société. Nous pensons que les perspectives boursières d’une société sont déterminées par sa capacité à dégager des flux de trésorerie sur le long terme, et que la clé d’une surperformance est d’agir de manière décisive lorsque le cours s’écarte fortement de notre valorisation. La valorisation plus que le style est ce qui détermine nos décisions d’investissement ».
« Pendant longtemps, le Japon a été vu comme étant un marché exposé à la déflation. Durant les dernières années, les changements ont été massifs, que ce soit au niveau de la gouvernance, du traitement des actionnaires minoritaires et de l’ouverture aux investisseurs étrangers. Ils vont soutenir le développement du secteur privé, un mouvement qui sera aidé par le niveau élevé du stock d’épargne accumulé dans le pays.».
Inflation contrôlée
Depuis le début 2022, la performance de Pictet – Japanese Equity Selection s’est toutefois inscrite en recul de plus de 10%. « Le marché japonais a eu tendance à suite Wall Street durant les derniers mois. En dépit d’une posture toujours restrictive de la banque centrale américaine, les marchés ont progressé depuis le début du quatrième trimestre suite aux bons résultats publiés en octobre ».
Comme partout, l’inflation a progressé au Japon, mais la hausse est nettement moins marquée que dans les autres grands blocs économiques, et aucun changement dans le pilotage de la politique monétaire n’est attendu par le gouverneur de la banque centrale japonaise pour les prochains trimestres. « Depuis la catastrophe de Fukushima, le pays a fait beaucoup d’efforts pour améliorer sa consommation et son efficience énergétique. Pour le futur, le pays s’attend à relancer près d’une dizaine de réacteurs nucléaires d’ici la fin de la décennie, afin de réduire sa dépendance par rapport aux importations d’énergie fossile ».
Devise affaiblie
La hausse des prix de l’énergie a toutefois eu pour conséquence une forte dégradation de la balance commerciale. Couplé à l’écartement du différentiel de taux avec la banque centrale américaine, ceci a fortement poussé le yen à la baisse par rapport au dollar. « La devise japonaise est aujourd’hui exceptionnellement bon marché », souligne Sam Perry. Il constate que les entreprises japonaises exposées à l’international disposent généralement d’un avantage concurrentiel sur leur segment de marché. Couplé à l’avantage d’avoir une devise faible, ce contexte reste favorable à des secteurs comme la technologie ou la consommation discrétionnaire.
Dans le contexte actuel d’incertitude économique au niveau global, la stabilité des politiques monétaires et fiscales au Japon constitue un contraste saisissant par rapport au reste du monde. « Il faut dès lors continuer de privilégier une sélection active des positions, et profiter de la volatilité sur les marchés pour profiter des opportunités se présentent. Nous en avons déjà profité ces derniers mois pour nous repositionner vers des sociétés de qualité et de croissance sur le secteur technologique, qui avaient été particulièrement pénalisées par la forte correction sur les valeurs technologiques américaines. A l’inverse, nous avons eu tendance à réduire notre exposition sur le secteur financier ».
Une opportunité
Par rapport aux Etats-Unis, le secteur privé japonais est nettement moins endetté et reste assis sur une énorme pile de liquidité. « La réserve de croissance est aujourd’hui beaucoup plus importante pour les entreprises japonaises ». Sam Perry pointe également que le marché nippon n’est pas uniquement un marché dominé par les exportateurs, et qu’il dispose d’un énorme marché intérieur sur lequel les ménages disposent d’un pouvoir d’achat qui a été renforcé par la pandémie, ce qui se traduit aujourd’hui par une augmentation des dépenses de consommation et du tourisme à l’intérieur du Japon.
Sam Perry indique également que le Japon constitue une grande partie de son allocation personnelle sur les marchés financiers. « Les investisseurs devraient considérer le Japon comme un safe haven dans le climat actuel, et le plus étonnant est que la valorisation des actions nippones reste sur des niveaux extrêmement dépréciés en dépit de l’amélioration rapide des fondamentaux ». « C’est le seul marché développé à ne s’être jamais apprécié significativement depuis la mise en place des Abenomics en 2013. Il y a un clair manque d’intérêt des investisseurs internationaux, ce qui est étonnant au vu de la situation monopolistique ou oligopolistique de nombreuses sociétés japonaises, qui ont souvent des marques connues mondialement. La plupart des produits électroniques ne pourraient pas exister sans les technologies développées par des sociétés japonaises ».