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Surchauffe du marché de l’emploi

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

Les bonnes nouvelles sur le front de l’emploi ont plombé les actions la semaine dernière. L’indice S&P 500[i] a perdu 1,9% (en dollars), les créations d’emplois non agricoles de décembre ayant douché les espoirs de nouvelles baisses de taux de la Fed. Déjà soutenus par les inquiétudes concernant les politiques inflationnistes envisagées par l’administration Trump, les rendements souverains ont encore augmenté après la publication du rapport sur l’emploi et de l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan, qui a reflété une forte augmentation des anticipations d’inflation à un an. Les petites capitalisations ont particulièrement souffert de la hausse des rendements obligataires, l’indice Russell 2000[ii] abandonnant 3,5% (en dollars). L’envolée des rendements souverains a eu des répercussions à l’étranger, les Gilts britanniques étant malmenés en raison des doutes qui pèsent sur la crédibilité budgétaire du Royaume-Uni. La livre s’est également dépréciée. La solidité non démentie de l’économie américaine et les rendements plus élevés des bons du Trésor ont favorisé le renforcement du dollar par rapport à la plupart des devises, la faiblesse persistante du yuan incitant les autorités chinoises à soutenir leur monnaie.

Bonne année à nos lecteurs! 2025 démarre sur les chapeaux de roue, avec la démission du Premier ministre canadien et les commentaires de Donald Trump sur le Groenland, qui placent la géopolitique au cœur de sa présidence. Avant son investiture le 20 janvier, nous surveillerons cette semaine l’IPC et les ventes de détail aux Etats-Unis, où les récents signes de surchauffe du marché de l’emploi inciteront la Fed à faire une pause en janvier. De son côté, la BCE devrait abaisser ses taux lors de chacune de ses réunions jusqu’en juillet 2025, tandis que la BNS pourrait assouplir sa politique de 25 pb en mars et en juin. Les grandes banques donneront cette semaine le coup d’envoi de la saison des résultats. Affaires et politique sont souvent étroitement imbriquées: une entreprise spatiale américaine est proche d’un accord concernant la fourniture de communications sécurisées à l’Italie depuis que la Première ministre italienne a rencontré Donald Trump, un géant des médias sociaux a par ailleurs entamé une «révision de la liberté d’expression» et les Etats-Unis ont ajouté deux sociétés chinoises à leur liste d’acteurs travaillant pour l’armée. Sur le front des fusions-acquisitions, un rachat dans le secteur de l’énergie aux Etats-Unis et la rumeur du rachat d’un grand groupe japonais par une société de gestion d’actifs suggèrent une hausse exceptionnelle du volume des fusions cette année. Dans ce contexte, nous cherchons à identifier les entreprises qui sont des cibles potentielles.

[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%; 2024, 25%.

[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, Russell 2000 (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 20,0%; 2021, 14,8%; 2022, -20,4%; 2023, 16,9%; 2024, 11,5%.

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