Quelles perspectives des marchés internationaux de capitaux en 2025 ?
Jan Viebig, co-CIO ODDO BHF AM, en charge de la gamme des fonds ODDO BHF Polaris.
C’est une surprise pour de nombreux investisseurs : mais même en 2024, alors que l’année s’achève, les marchés boursiers internationaux ont résisté aux nombreuses pressions géopolitiques et économiques dans le monde. Selon nous, une règle prévaudra pour l’année à venir : les investisseurs en actions ne pourront pas ignorer les actions américaines en 2025 non plus. Selon nous, dix thèses résument au mieux la manière dont il faut aborder les marchés financiers mondiaux dans les prochains mois :
1) La volatilité sur les marchés financiers augmentera en 2025 dans le sillage des risques géopolitiques. Une diversification internationale est donc indispensable. Le niveau de volatilité sur le marché des actions est actuellement inhabituellement faible. En 2025 également, les investisseurs devraient se montrer intéressés lorsque la volatilité augmente et que d’autres ont peur.
2) Les marchés des actions sont parfois fortement valorisés. Mais il n’y a pas lieu de penser qu’une bulle spéculative se soit formée. La performance positive des actions en 2024 a été tirée par un petit nombre de valeurs technologiques à forte capitalisation boursière. L’extrême concentration du marché des actions constitue un risque majeur en 2025 et plaide également en faveur d’une plus large diversification.
3) En 2025, les investisseurs en actions ne devraient pas miser sur des paris à court terme, mais opter pour des engagements à long terme sur les marchés boursiers. Ceux qui investissent à long terme en actions profitent de l’effet des intérêts composés, qu’Einstein aurait un jour qualifié de « huitième merveille du monde », et du fait que le risque de perte des actions diminue avec la durée de la période d’investissement.
4) Une sélection rigoureuse des actions reste la règle également en 2025. Nous privilégions les investissements dans les tendances de croissance à long terme telles que l’intelligence artificielle et la médecine transformatrice. En 2025, nous conseillons aux investisseurs d’investir dans des sociétés qui offrent des rendements élevés du capital, qui disposent d’avantages concurrentiels clairs, dont le chiffre d’affaires est en hausse structurelle et qui se négocient sur le marché à un prix raisonnable.
5) Le marché américain des actions reste structurellement attractif. Les principaux arguments en faveur d’un engagement à Wall Street sont que les rendements des capitaux propres des entreprises américaines dépassent ceux de l’Allemagne et que la croissance potentielle à long terme et la productivité du travail sont nettement plus élevées aux États-Unis qu’en Europe.
6) Nous considérons que le marché chinois des actions restera peu attractif en 2025. L’économie chinoise souffre d’une crise immobilière, d’un surendettement des gouvernements locaux et d’une intervention excessive du gouvernement communiste. Nous reconsidérerons notre position négative à l’égard de la Chine lorsque des réformes politiques durables et une reprise de la consommation chancelante se profileront dans la deuxième plus grande économie du monde.
7) Les petites et moyennes capitalisations méritent toujours notre attention pour l’année à venir. Ces dernières années, les investisseurs se sont fortement concentrés sur un petit nombre de titres. Nous nous attendons à ce que l’écart de valorisation entre les favoris des années précédentes et les petites et moyennes capitalisations se réduise à nouveau l’année prochaine.
8) La courbe des taux devrait se pentifier en 2025. Aux États-Unis en particulier, le programme économique du président élu Donald Trump devrait entraîner une hausse de la demande de capitaux, de la dette publique et des primes de risque des emprunts d’État à long terme. Parallèlement, il faut s’attendre à de nouvelles baisses des taux d’intérêt par la Fed et la BCE sur le court terme. Nous nous attendons à ce que la Banque centrale européenne réduise davantage ses taux directeurs en 2025 que la Réserve fédérale américaine.
9) La hausse des rendements obligataires à long terme devrait contribuer à l’émergence d’opportunités d’investissement intéressantes sur les marchés obligataires, y compris dans la catégorie « investment grade ». Les détenteurs de placements à court terme ne pourront réinvestir leur capital qu’à un taux d’intérêt plus faible, car les taux d’intérêt à court terme devraient baisser en 2025 selon nous. Les taux d’intérêt des placements investment grade restent attractifs et le niveau d’endettement des émetteurs d’obligations investment grade est actuellement relativement faible dans le contexte historique.
10) Un investissement en private equity devrait être envisagé par certains investisseurs. Pour les investisseurs qui peuvent immobiliser une partie de leur portefeuille à plus long terme, une diversification dans des participations dans des sociétés de croissance non cotées peut être attrayante.