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Commentaires de Mike Riddell, responsable Macro Unconstrained chez Allianz Global Investors.

Principaux enseignements :

  • Alors que l’inflation globale est stable par rapport au mois dernier, l’inflation sous-jacente s’est encore accélérée. La Banque d’Angleterre (BoE) n’a donc guère d’autre choix que de continuer à relever ses taux, afin d’affaiblir la demande
  • Il semble très improbable que la BoE mène délibérément une politique monétaire trop souple.
  • Si les problèmes du côté de l’offre ne s’améliorent pas, la BoE sera obligée de réduire davantage la demande pour faire baisser la croissance des salaires. Dans le cas contraire, la BoE pourrait tout aussi bien ne pas avoir d’objectif d’inflation.

Les dernières données sur l’inflation au Royaume-Uni montrent que l’inflation globale est stable par rapport au mois dernier, alors qu’on s’attendait à ce qu’elle baisse en raison des effets de base des produits de base d’une année sur l’autre. Surtout, l’inflation de base s’est encore accélérée. La Banque d’Angleterre n’a donc pas d’autre choix que de continuer à relever ses taux, afin d’affaiblir la demande.

Si la Banque d’Angleterre hésite à relever suffisamment ses taux, cela pourrait entraîner un désancrage des prévisions d’inflation à long terme. Cette situation serait extrêmement dangereuse et pourrait, dans le pire des cas, conduire à une perte de crédibilité de la BoE, à une hausse de l’inflation, à une baisse des taux d’intérêt réels, à une perte de confiance des investisseurs étrangers (dont l’économie britannique dépend encore en partie) dans le Royaume-Uni et à un effondrement de la livre sterling, ce qui entraînerait une hausse de l’inflation, et ainsi de suite.

Il semble très improbable que la BoE mène délibérément une politique monétaire trop souple. Dans le cas improbable où l’inflation globale resterait très élevée au début de l’année prochaine, il est possible que la BoE continue d’augmenter ses taux en 2024, où elle pourrait les porter à 7 % si cela s’avérait nécessaire. Cela serait très préjudiciable à l’économie britannique, mais c’est la décision difficile à laquelle la BoE est confrontée. Si la croissance de la productivité à long terme au Royaume-Uni n’est actuellement que d’environ 1 % – selon les estimations de la BoE – cela signifie que lorsque l’économie sera au plein emploi, une croissance des salaires supérieure à 3 % sera probablement inflationniste. Si les problèmes du côté de l’offre ne s’améliorent pas, la BoE sera obligée de réduire davantage la demande afin d’abaisser la croissance des salaires. Dans le cas contraire, la BoE pourrait tout aussi bien ne pas avoir d’objectif d’inflation. Nous pensons que la BoE réagira en continuant à augmenter les taux de manière agressive, ce qui réussira en fin de compte à faire baisser l’inflation et à affaiblir considérablement la croissance économique du Royaume-Uni.

Nous pensons donc que les gilts et les gilts indexés offrent désormais une valeur décente et, au cours de la semaine dernière, nous avons positionné nos fonds de manière à bénéficier de l’amorce d’une baisse des rendements des gilts. Les gilts indexés sur l’inflation impliquent que le taux de base de la BoE restera bien supérieur à l’inflation au cours de la prochaine décennie. Les gilts conventionnels semblent également très attractifs, à moins que l’inflation ne reste bien supérieure à ce que le marché de l’inflation prévoit déjà.

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