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César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer et responsable des investissements Pictet Wealth Management.

Quid de la taxe bancaire italienne

La semaine dernière, les marchés ont pris connaissance d’un rapport rassurant sur l’évolution des prix à la consommation aux Etats-Unis en juillet. Certes, la hausse des prix à la consommation reste supérieure à l’objectif de 2% fixé par la Réserve fédérale et l’indice des prix à la production a dépassé les attentes. Mais dans l’ensemble, la baisse de l’inflation sous-jacente devrait inciter la Fed à maintenir ses taux directeurs inchangés en septembre. Si une nouvelle hausse des taux ne semble pas à l’ordre du jour, le compte rendu de la dernière réunion de la Fed – qui sera publié cette semaine – devrait conserver un ton agressif, alors que les anticipations d’inflation montrent des signes de reprise. Ce rebond est en grande partie dû à l’augmentation des prix du pétrole. Sachant que l’insuffisance de l’offre pourrait propulser le baril de Brent à plus de 100 dollars d’ici la fin de l’année, contre environ 86 dollars aujourd’hui, il conviendra de surveiller attentivement ce marché.

Le problème de l’inflation en Chine est d’un autre ordre. L’évolution globale des prix à la consommation pour le mois de juillet (-0,3% en glissement annuel) indique que le pays est entré en déflation. De fait, l’actualité en provenance de Chine est essentiellement négative. La balance commerciale s’est fortement dégradée en juillet, tandis que les problèmes s’accumulent pour un secteur immobilier déjà très endetté. Alors que le premier promoteur immobilier chinois en termes de ventes n’a pas réglé les coupons de deux obligations internationales et que la négociation d’autres obligations a été suspendue, le coup porté à la confiance des investisseurs et le risque de contagion ne doivent pas être sous-estimés. Si le secteur immobilier chinois constitue un cas à part, les événements dont il est le théâtre expliquent pourquoi nous continuons à sous-pondérer les obligations d’entreprise de qualité inférieure. En effet, les problèmes des débiteurs non investment grade liés à l’immobilier ne se limitent pas à la Chine, une entreprise américaine de premier plan spécialisée dans les espaces de bureaux ayant admis qu’il existait un «doute important» quant à sa capacité à poursuivre ses activités.

La saison des résultats du deuxième trimestre s’est avérée globalement meilleure qu’attendu, ce qui laisse espérer qu’un plancher a été atteint dans l’évolution des bénéfices en glissement annuel. Dans ce contexte, les profits considérables enregistrés par certains secteurs ne sont pas passés inaperçus. La semaine dernière, le gouvernement italien a imposé une taxe visant les bénéfices exceptionnels des banques. Bien qu’il ait dû considérablement édulcorer ses projets face à la réaction négative des marchés, ces prélèvements exceptionnels pourraient constituer un autre facteur d’incertitude pour les investisseurs. Comme évoqué dans l’un de nos thèmes d’investissement pour cette année, «des accidents sont à prévoir»!

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