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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

Pour l’instant, la guerre commerciale est limitée. Environ 5% du PIB américain est directement affecté par l’augmentation des droits de douane à l’égard du Mexique, du Canada et de la Chine. Ce n’est pas indolore. Mais ce n’est pas non plus catastrophique. Aucun pays ne souhaite que la situation ne s’envenime. La Chine a opté pour une réponse limitée à la taxe douanière de 10% décidée par l’administration Trump. Pékin ouvre une enquête contre Google, qui n’opère plus dans le pays depuis 2010. En outre, le soja, qui était la première importation des États-Unis en provenance de Chine en 2023, n’est pas visé directement par des mesures de rétorsion. Tout est fait pour éviter une escalade.

L’Europe se prépare également au bras de fer avec les États-Unis. La bonne nouvelle, c’est que les paramètres de négociations sont déjà connus. Avant de prendre ses fonctions, Donald Trump a demandé à l’Union Européenne de compenser le déficit américain de 214 milliards de dollars en achetant du pétrole et du gaz. Est-ce faisable ? Oui, mais il y a deux freins. Du côté américain, les infrastructures portuaires n’ont pas de capacités suffisantes pour répondre à une forte hausse des exportations d’hydrocarbures. En revanche, les investissements prévus dans les années à venir pourraient faire passer les importations de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis de 50% à 75%. La capacité des raffineries européennes à traiter le pétrole brut américain, trop léger, est l’autre frein. Avec un peu d’investissement et de volonté politique, ces deux obstacles peuvent toutefois être rapidement surmontés. On peut compter sur l’administration Trump pour faire suffisamment pression sur les dirigeants européens afin de les faire plier.

Perspectives

C’est aujourd’hui que la Chine impose des droits de douane de 10% à 15% sur une sélection de marchandises américaines. La thématique de la guerre commerciale va rester dans les mois à venir un point d’attention majeur des investisseurs.

Sur le plan des statistiques, l’inflation américaine en janvier est attendue mercredi et jeudi. Les prix à la consommation devraient rester proche de 3% en variation annuelle. C’est un niveau élevé qui n’est pas consistant avec de nouvelles baisses de taux. Il faudra certainement attendre d’autres statistiques plus favorables pour que la Réserve Fédérale décide de baisser de nouveau ses taux. L’écart de taux de rendement entre les deux bords de l’Atlantique provoque déjà des conséquences. Il entraîne une pression baissière sur l’euro. Cela pourrait aussi inciter une partie des capitaux qui sont dans les fonds monétaires en euro à aller trouver refuge dans les fonds monétaires en dollar, où le rendement est plus élevé.

Le saviez-vous ?

À surveiller ! Le phénomène météorologique La Niña devrait faire son retour cette année. Cela entraîne habituellement une sécheresse persistante en Argentine et dans le sud du Brésil, ce qui devrait provoquer une baisse des récoltes de soja et de maïs. Hausse des prix à venir !

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