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« Une fin d’année calme après l’euphorie de novembre »

David Kruk souligne que le rebond de novembre ouvre aujourd’hui la porte à une consolidation vers la fin de l’année, avec des cours qui resteront soutenus jusqu’au début 2024. Les small & mid cap devraient pour leur part poursuivre leur redressement.

Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion chez La Financière de l’Echiquier) et David Kruk (Responsable du trading desk chez La Financière de l’Echiquier) ont récemment tenu leur webconférence mensuelle Au Cœur Des Marchés. A cette occasion, ils sont comme d’habitude revenus sur l’actualité et les performances du mois écoulé, et ont présenté leurs attentes pour les dernières semaines de 2023 ».

Enthousiasme

Après avoir énoncé fin octobre ses attentes d’un rebond des marchés pour le mois de novembre, David Kruk rappelle que les indicateurs techniques et contrarian ont tendance à bien fonctionner lorsque les investisseurs sont majoritairement pessimistes. « Nous sortions de trois mois consécutifs de baisse sur les marchés, et il aurait fallu remonter à plus de vingt ans pour retrouver une période de quatre mois consécutifs dans le rouge sur l’indice S&P500. En outre, un certain nombre d’indicateurs techniques pointaient vers un niveau de pessimisme excessif sur les bourses ».

Le rebond en novembre (8 à 10% selon les marchés) a été accompagné d’une baisse des prix du pétrole et de la volatilité, avec des taux longs qui ont reculé et un scénario d’atterrissage en douceur qui s’est petit à petit imposé sur les marchés financiers. « Dans le même temps, nous avons également eu le retour des programmes de rachats d’actions, et même beaucoup d’acheteurs techniques, notamment les fonds CTA ».

Petites capitalisations

David Kruk souligne également que les résultats trimestriels n’ont pas été catastrophiques, avec 73% de bénéfices par action supérieurs aux attentes du marché sur le marché américain. « Ce fut à nouveau une bonne période pour les résultats. Nvidia a notamment annoncé de bons chiffres, en dépit d’une réaction légèrement négative du cours le jour de la publication. Enfin, si nous devons retenir un point sur les données macroéconomiques, c’est l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, publié le 14 novembre, qui a confirmé la trajectoire rentrante de l’inflation et permis l’envolée des cours ».

Pierre Puybasset souligne également le fort rebond des petites et moyennes capitalisations durant le mois écoulé. « Il s’agissait d’une opportunité de valorisation depuis plusieurs mois. La hausse des taux avait été particulièrement préjudiciable à ce segment en raison d’un endettement souvent élevé et à taux flottants. La confirmation d’une détente sur les taux a permis de soulager grandement ce segment durant le mois de novembre ».

Pas de consensus

Pour les prochains trimestres, David Kruk souligne qu’il n’y a pas vraiment de consensus sur la croissance économique pour l’année prochaine. Du côté des pessimistes, il pointe UBS qui s’attend à une forte dégradation des chiffres de l’emploi, notamment en raison des sociétés zombies maintenues à flots par les mesures de soutien depuis la pandémie, qui vont rapidement se trouver en difficulté financière et licencier massivement. « Selon UBS, ceci va pousser la Fed à agir dès le premier trimestre 2024, car son mandat couvre également le maintien de l’emploi ».

Du côté des optimistes, il cite Goldman Sachs qui se montre (comme au début 2023) nettement plus optimiste que la moyenne avec une croissance économique 2024 attendue autour de 2,1% aux Etats-Unis et de 0,9% en Europe. « Il y a aujourd’hui un vrai débat sur le niveau de la croissance en 2024, dont découle en grande partie le positionnement sur les différentes classes d’actifs, avec des taux courts et longs qui devraient toutefois être orientés à la baisse », indique David Kruk. « Si des incertitudes existent sur le niveau des taux directeurs à la fin 2024, le niveau attendu sur le taux américain à 10 ans est plus consensuel, et tourne autour de 3,6% ».

Pierre Puybasset indique également que la récente hausse des cours semble aujourd’hui indiquer que le marché penche aujourd’hui davantage vers l’optimisme de Goldman Sachs. « La réalité s’est collée sur leurs prévisions durant les derniers mois, et nous serions tentés de tabler à nouveau sur une croissance plus élevée que les attentes en 2024, avec des taux qui s’orienteront fermement à la baisse ».

Tassement en décembre

Pour les prochaines semaines, David Kruk s’attend à une tendance moins explosive. « Au niveau de la saisonnalité, le mois de décembre est positif dans 80% des cas pour le S&P500, et dans 78% des cas pour l’indice Russel 2000 des petites et moyennes capitalisations. Dans le même temps, le pessimisme s’est nettement atténué et le niveau des liquidités des portefeuilles des investisseurs Institutionnels a diminué. Les éléments techniques sont donc plus équilibrés ».

Il table donc davantage sur une consolidation des marchés durant le mois de décembre, avec une performance qui devrait être stable ou légèrement négative. « Les petites et moyennes capitalisations devraient toutefois continuer à bénéficier du contexte de normalisation des taux pour rattraper leur retard ». Et par la suite, il estime que le marché devrait rester soutenu au moins jusqu’au début des résultats pour le quatrième trimestre vers le milieu du mois de janvier.

Disclaimer : Les opinions émises dans le document correspondent aux convictions des personnes intérrogées. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE. Investir sur les marchés financiers comporte des risques et notamment un risque de perte en capital. Les valeurs citées sont données à titre d’exemple. Ni leur présence dans les portefeuilles gérés, ni leur performance ne sont garanties.

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