Skip to main content

L’investissent sur les matières premières a été mis un peu de côté ces dernières années malgré des qualités indéniables de diversification (corrélation 0,30 avec S&P 500). L’or, au plus haut historique peut-être le signal du réveil des autres métaux précieux et industriels. Le besoin de souveraineté technologique, l’indépendance et la transition énergétique comme numérique, les tensions géopolitiques, l’inflation et l’endettement record, , le risque de pénurie, sont parmi les nombreux arguments favorables à cette classe d’actif.

Les matières premières sont indispensables au monde de demain. Des nouvelles filières, comme celle de la transition énergétique et numérique sont fortes demandeuses de matières premières, comme le cuivre, alors que l’administration Trump annonce mettre les bouchées doubles dans l’intelligence artificielle. Pour illustrer le besoin croissant, un smartphone intègre plus de 50 métaux différents

Un médicament contre l’inflation                                                                                                                                                                                                                     

Une revalorisation générale du prix des métaux industriels et précieux pourrait s’engager selon Alexandre Carrier, gérant du fond DNCA Invest Strategic Ressources : « Les portefeuilles sont en général sous exposées à cette classe des ressources naturelles malgré les besoins voraces en métaux stratégiques que va exiger la transition énergétique et numérique. La période que nous traversons présente plusieurs similitudes avec les années 1970/80, quand les actifs irréels ont entamé une hausse sensible. Aujourd’hui deux blocs s’opposent, Chine et Etats-Unis comme en 1970/80, URSS et Etats-Unis. Au début des années 1970, le monde économique a aussi affronté une résurgence de l’inflation. Les actifs irréels ont connu une de leur meilleure décennie et les matières premières ont démontré leur robustesse dans un environnement inflationniste. » L’air actuel de démondialisation va entretenir l’inflation. « Nous entrons dans un nouveau cycle » affirme Jean-Charles Mériaux, gérant et directeur de la gestion de DNCA Finance. « Les nouvelles générations pourraient faire face à un risque oublié : une croissance économique contrainte par une inflation élevée et persistante. »

Optimisme

Dans la même lignée, dans une analyse, Bank of America affiche de l’optimisme et avance même que les matières premières pourraient être le meilleur placement à l’horizon 2030. Ses analystes tablent sur une inflation structurelle autour de 5% pour les prochaines années, qui a toujours été un moteur aux prix des matières premières. La hausse des matières premières ne serait qu’à ses débuts.

L’or et d’autres métaux précieux, le cuivre et d’autres pourraient tirer leur épingle du jeu.                                                                                                                           

Comme pour l’argent affecté simultanément par une demande record pour la production de panneaux photovoltaïques (dont la fabrication nécessite notamment beaucoup d’argent métal) et un déficit d’extraction d’argent métal de 15% !  Absents au début des années 2010, le solaire et le véhicule électrique ont consommé environ 35 % de la production mondiale d’argent en 2024 et font face à des gisements existants qui s’épuisent et une baisse de rendement inexorable. A noter qu’une partie de l’argent utilisé est potentiellement réutilisable.

« L’or et l’argent, ensemble, pèsent 25 % dans notre fonds. L’argent est le meilleur conducteur parmi les métaux et permet de gagner en efficacité les panneaux solaires. La demande d’or a une autre source, » explique le gérant de DNCA Finance.

Deux piscines olympiques

Nettes vendeuses d’or durant les décennies précédentes, les banques centrales sont passées acheteuses depuis 2023. Les banques centrales des pays émergents sont les plus actives avec en tête de pont la Chine, l’Inde, la Turquie, la Pologne. La défiance au dollar de l’Oncle Sam est croissante avec une dette sur PIB passée de 60 % en 2004 à 120 % en 2024.

Si l’or représente en moyenne 12 % des réserves des banques centrales, la portion des banques Indiennes et Chinoises reste inférieure à 10 %. A comparer avec la banque centrale américaine qui compte jusqu’à 60 % d’or dans ses réserves. Le mouvement de baisse de taux sera un relais de croissance pour les cours de l’or. Et si l’envie était de fondre tout l’or du monde, il pourrait être contenu dans juste deux piscines olympiques.

Parmi les autres métaux, le cuivre risque de briller. Sans cuivre, impossible de construire des éoliennes, de développer les réseaux électriques, de créer des échangeurs à chaleur dans les pompes à chaleur.

Le métal est devenu la clé de l’écosystème de transition énergétique, surtout à mesure que l’économie mondiale s’électrifie. Le cuivre est également un matériau essentiel pour les câbles utilisés dans les centres de données alors que l’intelligence artificielle génère plus de besoins pour les centres de données. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que la demande d’électricité des centres de données sera plus que doublée et passera à plus de 1000 térawattheures (TWh) en 2026, contre 460 TWh en 2022. A noter qu’une voiture électrique intègre 30 kilos de cuivre…cinq fois plus qu’une voiture essence.

L’Afrique reste un eldorado mais…

Le monde a faim de cuivre avec une consommation qui va progresser de 25 millions de tonnes à 40 millions de tonnes d’ici à 2050 selon des prévisions du cabinet EY. Pour couvrir les besoins, au cours de ces dix prochaines années, il est indispensable d’ouvrir une quarantaine de mines. Or au cours de la dernière décennie, le nombre de découvertes majeures de gisements s’est hissé timidement à 14. Certes l’Afrique ressemble encore à un eldorado. Mais les groupes doivent composer avec une instabilité politique chronique, comme en témoignent les récents coups d’Etat (Niger, Guinée, Gabon, mouvances islamistes…) ou en République Démocratique du Congo à Goma, région excessivement riche en ressources minérales.

Aujourd’hui les cours du cuivre sont encore freinés, avec des stocks chinois préexistants. L’aluminium risque de passer aussi sous tension, avec une demande verte qui pèse de 20 à 25 % selon Alexandre Carrier. Certes, la volatilité peut effrayer à juste titre les investisseurs, mais le potentiel des matières premières est bien réel.

Après un réveil de cette classe d’actif début 2024, nous sommes entrés, selon le gérant, dans une phase de consolidation fin de l’année dernière dans presque tous les segments : métaux de base, métaux précieux. Ce qui fournit sans doute un point d’entrée favorable.  La plupart des matières premières vont être marquées par des contraintes sur l’offre à court ou moyen terme, tandis que la demande se tient à peu près bien, sans être extrêmement forte encore actuellement », constate le gérant. Mais le marché pourrait connaitre des pénuries, avec les sous-investissements miniers des années 2010 – 2020.

Quelques chiffres encore sur la demande :  besoin en cuivre de la voiture électrique + 900 % d’ici 2027, besoin d’argent d’ici 2030 + 100%, besoin de Nickel d’ici 2050, + 350 %.

Le fonds DNCA Invest Strategic Ressources investi dans une stratégie active d’un univers large mais concentré en deux thématiques : les métaux précieux (Or, argent, platine, palladium) et les métaux essentiels aux transitions (Cuivre, zinc, nickel, Plomb, aluminium, étain,…).

Daniel Pechon

Author Daniel Pechon

More posts by Daniel Pechon