ZAPINVEST, spécialiste de l’immobilier de résidences secondaires en Espagne, revient sur le nouveau plan logement de Pedro Sánchez. Le 13 janvier dernier, le président du gouvernement espagnol annonçait 12 mesures choc pour lutter contre la crise du logement. L’une d’elles vise à freiner l’achat de biens immobiliers par des étrangers non-résidents de l’Union européenne, en limitant les ventes et en taxant jusqu’à 100 % de la valeur du bien lors de l’acquisition ! Si cette mesure était votée par le Congrès, les acquéreurs belges auraient moins de concurrents pour saisir la résidence secondaire de leurs rêves.
En Espagne, les prochaines élections générales sont prévues en 2027 mais des spéculations circulent toutefois quant à la possibilité d’élections anticipées en 2025. Quoi qu’il en soit, l’immobilier se place parmi les principaux sujets d’attention de ce début d’année. Le Parti Populaire (PP) a communiqué un programme de 10 mesures concernant le logement, suivi dès le lendemain (13 janvier) par le parti socialiste : Pedro Sánchez, secrétaire général du PSOE et président du gouvernement a présenté un plan choc de 12 mesures visant trois objectifs : avoir « plus de logements », permettre « une meilleure régulation » et offrir « des aides plus importantes ».
Dans un marché immobilier où les prix augmentent et où la demande est bien supérieure à l’offre, les Espagnols peinent à se loger, en particulier les moins de 35 ans et les personnes âgées. Le gouvernement prévoit notamment dans son plan d’augmenter l’offre de logements sociaux, d’encourager les rénovations immobilières avec mise en location à des prix abordables et de réglementer davantage les locations saisonnières.
Les étrangers en ligne de mire
Près de 15% des acquéreurs de biens immobiliers en Espagne sont des étrangers. Parmi eux, les Belges figurent traditionnellement dans le top 10 des nationalités amatrices de résidences secondaires en Espagne (avec, en moyenne ces dernières années, pas moins de 12 à 13 acquisitions par jour).
Le plan logement de Pedro Sánchez vise particulièrement les étrangers non-résidents de l’Union européenne. En 2023, ces derniers ont acheté quelque 27.000 maisons et appartements en Espagne selon de chef du gouvernement qui prévoit la limitation des acquisitions et la taxation des biens jusqu’à 100% de leur valeur. Ces mesures toucheraient en premier lieu les Britanniques qui dominent le classement des acquéreurs étrangers (8,5% d’entre eux selon les dernières statistiques du Bureau d’enregistrement). Les Marocains, les Chinois, les Ukrainiens et les Américains seraient les autres acquéreurs étrangers non-européens les plus touchés.
« Pour entrer en vigueur, cette mesure devra être votée par le Congrès, la Chambre basse du parlement espagnol. Ensuite, les Communautés autonomes pourraient l’appliquer différemment car elles ont le pouvoir de fixer leurs propres taux d’imposition. Donc rien n’est fait. Mais si elle entre en vigueur, la mesure pourrait bénéficier aux acquéreurs belges : la concurrence serait moins rude pour saisir les opportunités dans les biens neufs. En attendant, cela risque de faire des vagues sur la côte ces prochains mois car l’annonce pourrait avec l’effet inverse, en poussant les étrangers non-européens à accélérer leur projet d’acquisition et à probablement pousser les prix à la hausse dans les régions touristiques », déclare Jonathan Buchet, CEO Belgium de ZAPINVEST.
Les régions espagnoles qui séduisent actuellement le plus les étrangers sont les Iles Baléares (un tiers des acquisitions par des étrangers), la région de Valence (la Costa Blanca, 28% des acquisitions), les Canaries, la région de Murcie (la Costa Calida), la Catalogne et l’Andalousie (la Costa del Sol).
Le bâton et la carotte
À côté des mesures restrictives, y compris un contrôle renforcé des locations saisonnières illégales, le plan prévoit des aides pour promouvoir la location à des prix abordables. Le gouvernement souhaite mettre en œuvre un système de garantie publique des loyers pour garantir aux propriétaires le paiement de loyers abordables. Il envisage un programme spécifique de rénovation des logements vides en vue d’une location abordable et une exonération fiscale de 100 % de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les propriétaires qui loueront leur bien en respectant l’indice des prix de référence. Cette mesure sera aussi proposée au Congrès.