Les fonds de Varenne Capital Partners ont bien démarré l’année 2023, aidés notamment par la forte reprise des marchés boursiers.
Varenne Capital Partners est une société de gestion créée il y a vingt ans, qui propose une gamme réduite de produits performants gérés sur base d’une philosophie de gestion identique et intégrée. Les fonds sont tous gérés en utilisant la même approche, basée sur quatre stratégies auxquelles sont allouées des équipes de gestion indépendantes et expérimentées, qui se retrouveront (avec des poids différents) dans les différentes stratégies.
Quatre poches indépendantes
La stratégie Long Equity investit classiquement pour le long terme sur des entreprises de haute qualité (faible endettement, barrières à l’entrée élevées), avec une décote importante (au moins 50%) par rapport à l’estimation de valeur à long terme des gestionnaires. Il s’agit du principal moteur de performance des différentes stratégies de Varenne. De manière plus originale, l’équipe de gestion porte une attention très poussée aux transactions réalisées par les dirigeants sur les marchés boursiers, avec une des plus grandes bases de données de l’industrie des fonds de placement, afin de détecter des points d’entrée dans plus de 60 pays.
De son côté, la stratégie Short Equity s’expose à la baisse sur des dossiers spécifiques, sur lesquels les gestionnaires anticipent que la société en question fera face à des difficultés financières durant les 12 à 18 prochains mois. Contrairement à un fonds long-short traditionnel, ce moteur de performance n’est activé que si les conditions de marché s’y prêtent.
La stratégie de Merger Arbitrage vise une exposition sur des opérations de croissance externe, annoncées et amicales, sur lesquelles il n’existe que peu de risques opérationnels, afin de profiter des différences entre le prix annoncé par l’acquéreur et le cours de bourse. Ici aussi, cette stratégie n’est activée que si des opportunités suffisamment attractives se présentent sur le marché.
Enfin, la stratégie de Tail Risk Hedging reprend un ensemble de positions de couverture sur les marchés boursiers, et visent à protéger le portefeuille contre les risques extrêmes. Elles sont configurées pour dégager un maximum d’effet lorsque la correction des indices boursiers dépasse 20%.
La principale différence entre les quatre fonds est le poids de la poche Long Equity, qui varie de 50% des actifs sous gestion pour Varenne Valeur (le fonds le plus cœur de portefeuille de la gamme) à plus de 90% dans Varenne Sélection (le fonds le plus dynamique), tandis que les trois autres stratégies visent à réduire la corrélation du portefeuille par rapport aux marchés boursiers. Enfin, Varenne Capital Partners a également un filtre ESG afin de ne reprendre que les entreprises affichant une note suffisante (au minimum 3 sur 5) sur base d’une quarantaine de critères de durabilité.
Meilleur début d’année
A l’occasion de la présentation des résultats des différentes stratégies pour les trois premiers mois de 2023, David Mellul (Fondateur et Directeur Général de Varenne Capital Partners) est tout d’abord revenu sur le bon démarrage des différents fonds en 2023, qui fait suite à une année 2022 qui avait été pénalisée par des conditions de marché assez exceptionnellement négatives.
« La poche Long Equity a été centrale dans la bonne performance de notre gamme au premier trimestre. Cette performance est liée à la sélection des valeurs en portefeuille, et nous avons une thèse d’investissement spécifique sur chacune des sociétés ». Durant le premier trimestre, la quasi-totalité des lignes individuelles ont dégagé une contribution positive, notamment des positions comme JD Sports, Pandora, Salmar, LVMH ou Hugo Boss.
« La seule exception a été Dollar General, une chaîne de magasins de proximité aux Etats-Unis qui comporte 19000 points de vente principalement situés dans les zones rurales. Le groupe a subi des problèmes dans ses chaînes d’approvisionnement en 2022, qui ont entraîné un net recul de la marge lors des résultats annoncés en février. Nous restons toutefois confiants dans la capacité du groupe à dégager une croissance du bénéfice par action de 10% par an durant les prochaines années ».
En termes de mouvements dans le portefeuille, il faut noter la vente de la position dans Kering et la constitution d’une position dans Safran. « Nous avons également transformé la position optionnelle sur Starbucks en une position sur les actions, et nous avons détecté cinq opportunités liées aux mouvements d’achats des dirigeants ».
Contraction de crédits
A l’inverse, il souligne que les conditions de marché pour la poche Short Equity ont été plus défavorables, en particulier durant le mois de janvier. Cette poche a toutefois fortement augmenté ces derniers mois dans les différentes stratégies de Varenne Capital Partners, car la hausse des taux directeurs des grandes banques centrales va poser des difficultés à un nombre croissant de sociétés fragiles.
« Sans présumer de l’attitude que vont adopter les banques centrales par rapport au ralentissement de l’inflation, nous pensons que les conditions actuelles de marché restent favorables aux différentes positions Short dans nos stratégies, avec notamment la plus forte contraction d’octroi de crédits jamais enregistrée aux Etats-Unis ». Ces opportunités se trouvent notamment dans des secteurs comme la consommation discrétionnaire, les producteurs de biens de consommation ou encore l’immobilier européen.
Neutralisation
Enfin, David Mellul indique que les performances des deux dernières stratégies se sont neutralisées durant le trimestre écoulé. Le Merger Arbitrage a dégagé une performance positive durant le premier trimestre 2023, en dépit de la baisse du poids relatif de cette stratégie dans les différents fonds. « Le nombre d’opportunités a eu tendance à se réduire dans un contexte marqué par un manque de visibilité sur l’inflation, par des conditions de financement moins favorables, par des turbulences sur le secteur financier et par inquiétudes sur la croissance ».
A l’inverse, la contribution du Tail Risk Hedging a été négative, mais Davil Mellul pointe que cette performance est relativement normale lorsque les cours des actions ont tendance à grimper. « Nous restons globalement satisfaits par les instruments de protection que nous avons actuellement dans le portefeuille ».
Opportunités
Pour les prochains mois, David Mellul prévoit que son scénario macroéconomique continue d’intégrer un ralentissement économique et une atténuation des pressions inflationnistes, ce qui devrait permettre un certain assouplissement des politiques monétaires pour contrer le risque de récession. Il pointe également qu’il reste possible de trouver des opportunités attractives sur les marchés. « Nous avons assisté à de nombreuses rotations sur le marché durant les derniers mois. Si les taux d’intérêts venaient à se stabiliser, voire même à baisser, cela renforcerait l’attrait pour les bourses. Nous serions alors probablement amenés à relever notre niveau d’exposition sur les actions ».