Skip to main content

Pas encore

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

Aux Etats-Unis, le rebond de la confiance des consommateurs et des chiffres reflétant la vigueur de l’économie ont propulsé le S&P 500 au-delà de son record de janvier 2022, l’indice progressant de 1,2%{i} sur la semaine (en dollars). Portées par l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle (IA), les actions liées à la technologie ont réalisé les meilleures performances, tandis que le Nasdaq Composite progressait de 2,3%{ii} malgré la hausse des rendements obligataires. Les autres marchés ont été moins dynamiques, le Stoxx Europe 600 reculant de 1,6%{iii} (en euros) alors que la BCE dissipait les espoirs d’une baisse des taux anticipée, tandis que le MSCI China abandonnait 5,8%iv (en dollars), sur fond de retrait des investisseurs étrangers.

Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans a atteint 4,4%, les investisseurs mettant en doute le scénario d’un assouplissement de la Fed en mars, tandis que l’échéance à 10 ans s’établissait à 4,14%. Une accélération inattendue de l’inflation au Royaume-Uni et le recul des anticipations de baisse des taux ont également provoqué une correction des marchés obligataires en Europe, même si les émissions d’obligations d’entreprise sont restées importantes. La perspective de baisses de taux plus tardives a soutenu le dollar.

RISQUE GÉOPOLITIQUE

Le trafic maritime commercial via le canal de Suez a atteint son niveau le plus bas depuis qu’un navire a bloqué le passage il y a près de trois ans, alors que le canal de Panama est lui-même frappé par la sécheresse. De nombreux navires contournent l’Afrique, ce qui allonge les temps de transit et ravive les craintes de pressions inflationnistes et de hausse des cours du pétrole.

INDICATEURS CLÉS

Plombée en grande partie par l’Allemagne, la production industrielle de la zone euro a chuté pour le troisième mois consécutif en novembre, reculant de 0,3% en glissement mensuel (m/m). En Allemagne, les chiffres officiels ont signalé une chute du PIB atteignant 0,3% en 2023.

Aux Etats-Unis, la hausse des ventes de détail de décembre (0,6% m/m) a été supérieure aux attentes et a montré que les consommateurs américains continuaient de dépenser, tandis que la production industrielle augmentait légèrement (0,1% m/m, soit 1% en glissement annuel). Parallèlement, les nouvelles inscriptions au chômage de la deuxième semaine de janvier (187 000) ont atteint un plancher depuis septembre 2022. Dans le même temps, l’enquête de l’université du Michigan sur la confiance des consommateurs a enregistré son meilleur score depuis juillet 2021.

Le PIB réel de la Chine a progressé de 5,2% en 2023. Toutefois, le PIB nominal – qui évalue les biens et les services en valeur courante – a augmenté de seulement 4,2%, soit le taux le plus faible depuis 1976 (hors covid). Enfin, la production industrielle chinoise a progressé de 6,8% en glissement annuel en décembre, tandis que les ventes de détail grimpaient de 7,4%.

ANALYSE DES MARCHÉS

En raison de la montée des incertitudes liée aux tensions en mer Rouge, l’environnement devient moins favorable aux actifs risqués. Les investisseurs se concentreront cette semaine sur les bénéfices aux Etats-Unis, avec les publications de 16% des entreprises du S&P500. En Europe, les acteurs du luxe affichent des performances en retrait en raison de la faiblesse de la demande.

Alors que la Banque centrale européenne se réunit jeudi, les marchés attendent des indications sur la date à laquelle elle abaissera ses taux. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a indiqué la semaine dernière viser l’été plutôt que le printemps. De son côté, la Banque du Japon se réunit mardi et devrait laisser sa politique inchangée, alors qu’aucune évolution ne se profile dans l’immédiat.

LFI

Author LFI

More posts by LFI