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La fintech belge mozzeno services, fondée en 2016, est prête à connaître une forte croissance dans divers segments de marché grâce à l’open banking. Pour marquer ce tournant, le groupe se rebaptise Fintensy. Selon Xavier Laoureux, ce nouveau nom reflète la nouvelle dynamique de l’entreprise. Nous avons discuté avec le cofondateur du groupe pour examiner les pôles de croissance et le potentiel du marché.

Xavier Laoureux, CEO de Fintensy

Le choix de changer de nom n’est pas arbitraire. Il résulte d’un processus approfondi mené par l’entreprise. Mozzeno services a été créé en 2016 et a d’abord développé une solution logicielle pour faciliter les prêts numériques. En 2017, la plateforme de prêts collaboratifs mozzeno a été lancée. Cette plateforme permet aux particuliers d’obtenir un crédit financé par d’autres particuliers. En outre, le groupe a lancé le « lending-as-a-service », permettant à d’autres acteurs de proposer des activités de crédit à leurs clients sans avoir à gérer ces activités au niveau opérationnel.

En janvier 2018, un événement marquant a eu lieu : la directive européenne (PSD2) régulant les services de paiement dans l’UE est entrée en vigueur. Les banques doivent désormais fournir un accès via des API aux transactions bancaires de leurs clients, favorisant ainsi une plus grande concurrence. Cela permet aux prestataires tiers (TPP), avec l’accord du client, d’offrir des services de paiement et financiers. Avant la PSD2, seules les banques avaient accès aux données financières de leurs clients. Ainsi, la porte de l’open banking s’est ouverte, et mozzeno services a commencé à développer des services dans ce domaine en 2020.

Selon Xavier Laoureux, nous ne sommes qu’au début d’une vague importante de nouveaux services liés à l’open banking. « Nous avons investi cette niche alors que les grands acteurs ne l’ont pas fait, ce qui fait qu’ils ne sont pas encore prêts aujourd’hui. » Il explique que les grandes banques ont un accès direct aux transactions de leurs propres clients, ce qui est souvent suffisant pour elles. Mozzeno, en revanche, travaille principalement avec de nouveaux clients et a dû développer une solution pour accéder à leurs transactions bancaires.

« Notre nouveau nom doit être perçu dans ce contexte d’opportunités croissantes liées à l’open banking », explique Laoureux. « Fintensy reflète notre engagement à intensifier notre présence dans l’industrie fintech grâce à l’open banking. Nous aiderons les acteurs fintech à accélérer la digitalisation de leurs activités financières. C’est un nom court et clair, mettant en avant notre innovation et flexibilité, et offrant un fort potentiel commercial en ligne. »

Laoureux ajoute que la digitalisation entraîne une automatisation accrue des tâches administratives. « Aujourd’hui, il est possible d’obtenir un crédit instantané. L’identification se fait via itsme, puis les revenus et dépenses sont vérifiés via une connexion open banking, permettant d’évaluer la solvabilité. Ensuite, une vérification est effectuée auprès de la Banque Nationale et une décision de crédit est prise en quelques secondes. » Cependant, il précise que, bien que techniquement possible, cela n’est pas encore autorisé aujourd’hui. « La réglementation exige que nous demandions au prêteur de remplir ou valider certaines informations, même si nous y avons accès ailleurs. »

Laoureux ne craint pas une forte concurrence autour de l’open banking. « Grâce à notre activité, nous avons accumulé beaucoup de données et d’expérience depuis 2020, ce qui nous permet d’affiner notre système et notre modèle d’évaluation. Les autres acteurs devront rattraper nos trois années d’expérience. » Il affirme son ambition de devenir le leader du marché dans cette niche.

Pour Xavier Laoureux, MyTrusty, lancé en 2023 par mozzeno services, a beaucoup apporté. « C’est un moteur d’open banking permettant de lire, analyser et classer les transactions bancaires et de déterminer automatiquement la solvabilité. » Cela permet une vérification rapide du budget disponible et une évaluation de la santé financière, utile pour les sociétés de leasing, prestataires de services et entreprises de commerce électronique. Laoutil MyTrusty permet également de vérifier la solvabilité des utilisateurs via le site.

« Le développement de MyTrusty a élargi la portée de l’entreprise au-delà des prêts, nécessitant un changement de nom. Nous voulons rendre la digitalisation des crédits disponible sur les sites de commerce électronique, en ajoutant les crédits comme option de paiement. Nous ne payons pas l’emprunteur, mais directement le site, qui peut choisir de prendre en charge le coût du prêt, offrant ainsi un crédit gratuit au client. » Il ajoute que l’outil réduit le risque de défaut de paiement et de fraude. « Avec l’open banking, nous pouvons vérifier les paiements et les fonds sur le compte. Aujourd’hui, il y a beaucoup de fraude avec de fausses fiches de paie, relevés bancaires ou employeurs fictifs. Nous devons être très prudents. »

Qu’en est-il de l’avenir proche de Fintensy ? « D’abord, continuer la forte croissance de Mozzeno en termes de volume de crédit et peut-être s’étendre à l’étranger. » Laoureux note que le sentiment économique jouera un rôle clé. « Si la confiance et la stabilité sont présentes, le crédit sera soutenu. La baisse des taux d’intérêt apporterait un soutien supplémentaire. » Un deuxième objectif est de mieux positionner MyTrusty et de renforcer la notoriété de la marque.

« Enfin, nous nous concentrerons sur le développement de l’open banking en convainquant de plus en plus de clients B2B. Le plus grand potentiel réside au niveau européen. Toutes les banques européennes doivent rendre leurs API disponibles, et nous intégrons actuellement les transactions bancaires dans les pays voisins. Nous n’avons pas besoin d’autorisation pour chaque nouveau marché, ce qui nous permet d’être actifs immédiatement dans toute l’Europe. » Fintensy finance cette croissance avec ses propres ressources, étant rentable depuis 2022. « Nous développons notre groupe étape par étape, mais cela ne signifie pas que nous n’irons jamais chercher du capital sur le marché. »

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