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Finances personnelles

Baromètre du marché de l’art et nécessité de l’assurer

By EFI18 mars 2025No Comments

Objets de collections, œuvres d’art, meubles peuvent être des coups de cœurs, venir d’un héritage ou encore être considérés comme un placement. Encore faut-il s’entourer de précautions. Ce bien unique, cher et précieux à chacun, exige une protection différenciée face à des imprévus…

Chaque année, à Maastricht, le Tefaf (The european fine art fair), rassemble quelques trois cents exposants des plus réputés, dans une des foires les plus prestigieuses au monde du marché des œuvres d’art. L’un des publics, les plus fortunés, les plus connaisseurs et les plus exigeants du monde affluent et se croisent dans les allées de cet événement, entre trésors et étonnements, dans une ambiance feutrée.

Dans les salles de vente depuis début 2024, les prix des œuvres tard tend à se tasser, avec des volumes qui se sont aussi un peu réduit. Mais l’engouement pour assister au TEFAF de cette année, révèle la passion intacte des collectionneurs et la bonne santé de ce marché.

« En Belgique, il y aurait plus de collectionneur au mètre carré, j’ignore s’il s’agit d’une fable ou d’une réalité…car le collectionneur belge est un collectionneur discret. Le passionné n’est pas un spéculateur en général et aime voire, admirer sa collection habiter sa demeure et sa vie quotidienne. D’autres les déposent dans les ports francs, » explique Laurent Verheyen (photo), CEO de Jean Verheyen, souscripteur mandaté exclusif en Belgique d’AXA XL, dans l’assurance de biens d’exception  et le transport, la logistique

Hans Laenen, Head of Art & Specie de AXA XL donne un avis sur l’état du marché aujourd’hui. « Pour nous, l’activité dans les salles de ventes est un bon baromètre de l’état du marché et confirme un tassement en termes de prix et de volume. En revanche, nous remarquons que nos collectionneurs continuent d’accroitre leur collection. Ici au TEFAF, le nombre d’exposants est stable mais dans une qualité qui tend à s’élever. Il existe une certaine filiation chez les collectionneurs et il est de moins en moins rare de faire face à de jeunes collectionneurs, entre 25 et 35 ans. D’autres collectionneurs sont pris par cette passion plus tard dans la vie, souvent ce sont des chefs d’entreprises, de hauts cadres qui ont réussi dans leurs activités, » explique Hans Laenen qui ajoute : « il arrive que les enfants de collectionneurs ne partagent pas la même passion, c’est une période clé. »

Les passions sont aussi différentes au sud et au nord de l’Europe raconte Hans Laenen « L’art classique passionne plus les collectionneurs du sud tandis que l’art moderne et l’art contemporain trouvent plus de collectionneurs dans les pays nordiques. Et en Suisse, les collectionneurs sont aussi plus concentrés sur le moderne et le contemporain. »

Les collectionneurs sont aussi nombreux que pluriels. Mais leurs passions n’échappent pas aux turbulences de la réalité. Mieux vaut être bien couvert. Les risques les plus fréquents, c’est la manipulation ou les accidents domestiques.

Qu’il soit un siège du 18e siècle, une statue en bronze, une collection de porcelaine, une peinture, une œuvre littéraire, un instrument de musique ou même une collection de Pokémon, tous sont précieux aux yeux de leur propriétaire et ne sont pas immunisés d’accidents, de destruction…les sinistres les plus courants relèvent du « dommage accidentel » : un tableau qui se décroche du mur et tombe, une montre précieuse ou une horloge fragile  maladroitement  déplacée lors d’un dépoussiérage, une sculpture en plâtre ou un objet en porcelaine qui éclate sur le sol après une maladresse, un dégât des eaux, cambriolage, certes devenus plus rares selon Vincent Goffin, Art Expert chez Jean Verheyen, diplômé en histoire de l’Art et passionné…depuis son enfance.

L’assureur et le courtier, qu’il soitspécialisé ou non, pourront conseiller et accompagner le collectionneur dans son désir de s’assurer.  Leur rôle : estimé le bien mais aussi le risque. La valeur d’une collection est plus souvent sentimentale que financière. Le rôle de Vincent Goffin, Expert chez Verheyen, cette maison belge dont la réputation a traversé cinq générations, est de valider la valeur financière de l’œuvre mais aussi le risque. Le risque entre une collection de porcelaine et une statue en bronze est différent. « La question de l’assurance doit se poser à partir du moment où on a investi du temps et de l’argent, » tient à souligner Laurent Verheyen.

L’assurance peut aussi être de clou à clou lorsque l’œuvre est transportée, par exemple pour être exposée. « Dans les phases de manipulationlorsqu’on descend l’œuvre du clou, l’emballe, la met dans un moyen de transport et qu’on la sort pour la remettre au clou, que le risque de l’abîmer existe, un risque aussi proportionnel à la fragilité de l’objet,» raconte Laurent Verheyen. Mais l’assurance peut aussi couvrir l’œuvre une fois installée dans son organisme d’accueil.

Comment faire grimper la valeur d’une œuvre…

Cette garantie « clou à clou » fixe la valeur de l’œuvre ainsi que le montant de la prime d’assurance, qui dépend aussi d’autres paramètres (nature du transport, conditions d’exposition, etc.).

Laurent Verheyen enchaine et met en lumière un des intérêts à exposer une œuvre. « En plus du plaisir d’exposer et de rencontrer d’autres passionnés, c’est quand elle voyage qu’une œuvre d’art, qu’elle est prêtée à des expositions par exemple, peut aussi prendre de la valeur. Elles sont reprises dans des catalogues et deviennent plus connues, plus appréciées. Puis les échos de certains admirateurs, le retour de spécialistes sont un enrichissement pour l’exposant de l’œuvre. »

Aujourd’hui, de plus en plus, les collectionneurs privés mais aussi professionnels, sont enclins à assurer leurs collections. Mais il existe une retenue que Vincent Goffin détruit, la crainte de rendre public la propriété d’œuvre d’art. Car nous sommes dans un monde où la provenance et la transparence sont devenues incontournables pour le monde de l’art. Et précaution, assurer ses œuvres d’art passe nécessairement par une assurance spécialisée, l’assurance habitation n’est pas adaptée aux risques spécifiques.

De la Barbie au bateau de plaisance

Le collectionneur belge est souvent un connaisseur mais aussi un précurseur avec un choix de pièces de cœur. Mais les collections peuvent être très hétéroclites et atypiques. Une collection de Barbie a déjà été assurée, des cartes pokémon aussi mais les plus classiques, sont évidemment, des patrimoines d’exception anciens (tableaux, sculptures…), les bijoux mais aussi les bateaux de plaisance, des caves à vin, des collections de voitures, des planches de bandes dessinées. Il n’existe pas de montant minimum. Mais une assurance basique, peut couvrir jusqu’à un montant de 100.000 euros de la collection, dite non fragile, avec une prime fixe annuelle de 400 euros hors taxes. « S’il y a des private bankers, on peut être considéré comme des private insurers. Nous essayons d’assurer tout ce qui est collectionnable. Par exemple, nous remarquons que les collections, parmi les plus jeunes, deviennent plus originales, moins classiques que celles de leurs ainés. Nous essayons d’être ouverts et tant que la collection ne fait pas partie du monde virtuel, l’assurance est possible, » spécifie Laurent Verheyen.

Mais d’autres biens inattendus peuvent prendre de la valeur. « Aujourd’hui, le vintage, dans les meubles des années 70 par exemple, sont de plus en plus recherchés, » ajoute Vincent Goffin.

En fait l’art est une manière de spéculer et de diversifier son portefeuille. Mais à noter, l’art contemporain est beaucoup plus sujet à la spéculation, ce qui nous complique à l’estimer pour l’assurer. La spéculation est moins présente dans l’art classique, qui représente plutôt une valeur sentimentale, un attachement car il est souvent transmis de génération en génération.

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