Une obligation convertible est une obligation qui donne le droit (et non l’obligation !) à son détenteur de convertir ses titres en actions à tout moment ou sur une période donnée, à des conditions fixées à l’avance. Une obligation convertible se comporte donc comme une obligation ordinaire à laquelle on aurait attaché une option d’achat sur une action (une option call).
Rendement et conversion
Ce type de placement concède un taux d’intérêt légèrement inférieur aux obligations ordinaires mais il offre une protection vers le bas et une possibilité de valoriser l’option d’achat sur le sous-jacent. Lorsque la conversion a été faite, les intérêts ne sont plus dus et le détenteur a droit à des dividendes sur l’action sous-jacente. La conversion a un caractère irréversible : son détenteur ne peut plus la reconvertir en obligation.
Des conditions strictes
Ce type de placement se caractérise par une période, un prix et un rapport de conversion (combien d’actions par obligation). Un cours de conversion est calculé régulièrement en divisant le cours de l’obligation par le rapport de conversion fixé lors de l’émission. On appelle prime de conversion, la différence entre le cours de conversion et le cours de l’action. Les intérêts perçus font l’objet d’un précompte mobilier de 30% et la conversion en actions n’est pas imposable.
Quel risque ?
Le risque d’un tel placement se situe entre un risque obligataire et un risque en actions. Le risque de taux d’intérêts est limité par rapport à une obligation ordinaire sauf si l’action subit une décote importante. Dans les périodes de turbulences ou d’incertitude, les obligations convertibles représentent, semble-t-il, une bonne alternative aux placements en actions.
Le seul véritable moment où il convient de ne pas entrer dans un placement en obligations convertibles, c’est lorsque les taux montent conjointement à une période de récession qui entraîne une baisse drastique et continue des cours des actions. La volatilité de ces obligations est plus importante que celle des obligations ordinaires car elle suit celle de l’action sous-jacente. Par contre, ceux qui détiennent des obligations convertibles auront une assez bonne protection contre une baisse éventuelle des marchés boursiers puisqu’en cas de scénario catastrophe, ce type de placement permet de récupérer sa mise initiale tout en bénéficiant d’un rendement sous forme de taux d’intérêts.
On constate que ces obligations convertibles sont généralement émises par des sociétés en phase de croissance dont le rating est inférieur à celui des grands noms. La liquidité de ce placement peut s’avérer parfois réduite, le marché des obligations convertibles étant relativement étroit. Ce type de produit est assez complexe et nécessite un suivi spécifique. L’investisseur particulier peut privilégier l’entrée sur ce marché par l’intermédiaire d’un fonds qui lui offrira une diversification et lui évitera tout souci relatif à la gestion.
Attention, il ne faut pas confondre une obligation convertible avec une obligation reverse convertible. Dans le cas de l’obligation reverse convertible, l’émetteur de l’obligation a le droit de rembourser l’obligation à l’échéance soit en espèces (si le cours de l’action a monté) soit en actions sous-jacents (si le cours de cette action est descendu). Le risque pris dans ce type de placement est donc beaucoup plus important car il expose l’acheteur à la baisse de l’action sous-jacente.