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La récente baisse des taux d’intérêt de la Fed de 0,50% est un signal fort venant de cette autorité monétaire. Que peut-on en déduire ? « On peut considérer cette baisse essentiellement comme un effet de rattrapage. En effet, la Fed aurait déjà dû intervenir en juillet. Elle n’intervient qu’en septembre mais avec un signal plus fort », souligne Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC Banque et Assurance.

Selon cet économiste, il ne faut pas considérer cette baisse comme un signal négatif mais plutôt comme la résultante d’un retour de l’inflation à son objectif. « Nous sommes plutôt dans un scénario de ralentissement en douceur de l’économie avec une solide situation de l’emploi. On peut alors se permettre une baisse de taux de cette ampleur. On peut considérer cela comme un retour à la normale », estime Bernard Keppenne.

Et sur les marchés ?

En général, les baisses de taux d’intérêt sont plutôt favorables pour les marchés boursiers. Et, aujourd’hui, la réaction des marchés sera différente de celle que nous aurions eue en cas de récession. Donc, globalement, cette baisse est bonne pour les bourses. Certains secteurs vont cependant en bénéficier plus que d’autres. « Il y a les secteurs qui sont davantage portés par les baisses de taux. Il s’agit des valeurs de la consommation de base, de la santé et bien sûr des technologiques qui devraient encore se maintenir », constate cet économiste. Le segment des small et mid caps devrait enfin sortir la tête de l’eau. La tendance à la baisse des taux est favorable pour ce segment de marché dans lequel on a déjà assisté à certains rééquilibrages.

En revanche, les valeurs financières devraient pâtir de cette baisse de taux. « Ce n’est jamais bon pour les financières lorsqu’il y a une baisse de taux. De plus, comme l’économie ralentit, les banques vont voir une baisse de leurs crédits. Elles perdent donc sur les deux tableaux », note Bernard Keppenne.

Quant aux sociétés immobilières, il y a lieu de les considérer au cas par cas. Certaines vont devoir renégocier des crédits venus à échéance à des taux plus élevés. Il faut alors regarder la qualité des couvertures de taux. De plus, un ralentissement économique n’est jamais une bonne chose pour ce secteur.

A quoi peut-on s’attendre pour l’avenir ? « En principe, on devrait encore connaître une ou deux baisses en 2024. Ensuite, on estime que 5 baisses sont attendues en 2025 et une ou deux baisses en 2026 pour atteindre un taux neutre de 2,75% sachant que l’on est aujourd’hui entre 4,75 et 5% », ajoute Bernard Keppenne. Ces attentes se profilent dans un environnement sans accident grave, sans conflit géopolitique d’envergure et sans cygne noir. Personne n’a de boule de cristal mais, dans un environnement neutre et dans les perspectives actuelles, ce sont des baisses auxquelles on peut raisonnablement s’attendre.

I.de.L

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