Dans les fonds à gestion active les frais de gestion servent à rémunérer les prestations des analystes et des gestionnaires qui sélectionnent des valeurs en portefeuille en espérant battre leurs indices de référence. Les fonds indiciels, qui se contentent de suivre les indices, perçoivent en revanche des frais moindres puisqu’ils n’effectuent pas de travail de recherche et de sélection de valeurs.
Un leurre
Mais là où le bât blesse c’est lorsque des fonds qui se qualifient d’actifs ne font en réalité que répliquer ou être très proches des indices de marchés. Dans ce cas, ils perçoivent des frais plus élevés tout en ne s’éloignant pas significativement de l’indice. Dans le jargon financier on nomme ces fonds « closet indexing funds ».
Etre attentif
L’investisseur doit dès lors être attentif à certains aspects des fonds dans lesquels il investit.
Mais alors que jusqu’en 2022, le document KIID (prospectus simplifié pour les sicav) procurait une série d’informations sur la stratégie du fonds, ses performances passées et les frais, fin 2022, l’Union européenne a véritablement enterré ce document pour le remplacer par un autre dans lequel on ne trouve plus d’informations sur les performances passées. On peut y voir des scénarios pour le futur. Dès lors, on ne voit plus si le gérant a bel et bien atteint les objectifs qui sont décrits dans la stratégie du fonds. Les informations concernant les frais ont également évolué vers moins de renseignements. Nous assistons à une régression massive des informations fournies aux investisseurs. Les investisseurs sont alors contraints de se renseigner par eux-mêmes sur des sites fournissant des données sur les fonds comme le site de Morningstar, par exemple.
L’investisseur peut aussi s’attacher à analyser l’active share de son fonds sans quoi, il risque de payer des frais pour une gestion qui n’en est pas une puisqu’elle se contente de suivre de trop près le marché.
Mais que fait le gendarme des marchés ?
En 2017, l’autorité européenne de contrôle des marchés financiers (l’ESMA) avait publié une mise en garde contre ces fonds. Ce rapport ne mentionnait cependant pas les noms des fonds qui se targuaient de faire une gestion active mais qui, en réalité, étaient passifs. Better Finance, l’association européenne de défense des investisseurs, avait alors repris la même méthodologie que celle de l’ESMA et avait publié la liste de ces « closet index funds ». Suite à ce constat, l’ESMA a alors émis des lignes directrices pour les fonds gérés de façon active. Il ne s’agit cependant pas d’une réglementation. Mais, depuis 2017, soit il y a bientôt 8 ans, nous ne disposons plus d’informations à ce sujet
En 2022, la FSMA a bien publié sur son site une information sur le sujet du closet indexing mais elle ne couvre que les fonds de droit belge et non pas tous les fonds commercialisés en Belgique. A quand une réactualisation de l’étude faite par l’ESMA en 2017 qui couvrirait l’ensemble des fonds commercialisés ?