Après des mois de faibles données économiques en Chine, la banque centrale chinoise (« PBoC ») a décidé cette fois de frapper fort ! Cela a entraîné un solide rebond des actions chinoises.
Après des années d’une économie chinoise (trop) faible et réalisant que, sans mesures profondes, l’économie risque de rester dans le marasme et que le spectre de la déflation menace, Pékin a publié une série de mesures de relance.
Tout d’abord, la PBoC a décidé de couper de 20 points de base son taux de référence (dans le sillage d’autres banques centrales, tout comme la Fed qui a entamé sa baisse de taux la semaine dernière), et également de diminuer de 50 points de base le taux de réserve des banques. Celui-ci, dont la dernière coupe remonte à février, passe dès lors de 10% à 9.5%.
Ensuite, la banque centrale a également annoncé mettre en place un fonds disponible dans le but de stabiliser les marchés actions.
Enfin, des mesures de support bien spécifiques au marché immobilier ont également été décidées : diminution des taux hypothécaires sur les crédits existants, abaissement de l’apport nécessaire à l’achat d’une seconde résidence (diminué à 15%)…
Toutes ces mesures constituent un pas dans la bonne direction : il est encourageant de constater que Pékin semble prendre conscience de l’augmentation des pressions économiques et des tensions sociales. L’assouplissement monétaire de la Banque centrale américaine apporte un soutien à Pékin, qui n’a donc pas à s’inquiéter d’un nouvel affaiblissement de sa monnaie. C’est peut-être ce dernier point qui a incité Pékin à agir maintenant.
Les marchés asiatiques ont réagi positivement
Les marchés asiatiques ont réagi positivement à ces nouvelles en début de semaine, avec une hausse lundi de plus de 4% pour CSI 300 et le Hang Seng.
Le secteur du luxe européen a également vu un beau rebond, avec une hausse de plus de 3% pour LVMH, Hermes, Kering, etc. D’autres secteurs impactés par la faible demande chinoise, comme les sociétés exportatrices de certaines matières premières, se sont également bien comportées.
Évidemment, le tout est de savoir si ces mesures seront jugées suffisantes par le marché afin de justifier une poursuite de ce rebond et d’atteindre l’objectif de croissance du gouvernement (croissance de 5% du PIB).
D’autres mesures permettant de relancer la demande du consommateur chinois (ains que son appétence à emprunter) seront certainement nécessaires, notamment via des mesures supplémentaires au niveau fiscal. En effet, les dernières données économiques le montrent : la situation ne s’améliore pas encore.
Au niveau immobilier, les prix dans la majorité des villes continuent de baisser, tant au niveau des nouvelles maisons (ce qui impacte la croissance du secteur de la construction) que des maisons en vente sur le marché. L’activité manufacturière est également au ralenti (tout comme le montrent les données PMI publiées en Chine), et la consommation des ménages n’a pas encore connu de véritable rebond. En effet, les ventes au détail ont diminué de 2.1% en août, et les enquêtes de confiance des consommateurs ne sont pas non plus au beau fixe.
Concernant la position de Puilaetco, ces nouvelles mesures n’affectent pas, pour l’instant, notre exposition à l’Asie et à la Chine.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 18 décembre