Le CAC 40 a fini en baisse de 0,66% hier, à l’image de la plupart des bourses européennes qui ont été échaudées par la perspective d’une taxe douanière américaine à l’égard des importations européennes. Les valeurs bancaires s’en sont plutôt bien sorties, car elles devraient échapper à cette taxe. En revanche, les entreprises du secteur automobile, du luxe ou encore dépendantes des marchés publics étaient dans le rouge, sans surprise. Pendant des semaines, la bourse a négligé l’impact de la guerre commerciale. Il fallait bien, tôt ou tard, que le sujet revienne sur le devant de la scène. Nous sommes toutefois confiants sur le fait que ça ne devrait pénaliser qu’à la marge et à court terme la dynamique haussière des actions européennes.
Du côté de Nvidia, ça reste compliqué. Son action évolue proche de ses niveaux de juin dernier en dépit d’une excellente performance financière au T4. La conférence mondiale sur l’intelligence artificielle GTC, qui aura lieu le 17 mars, devrait cependant être l’occasion pour l’entreprise de démontrer son avance technologique et de dévoiler de nouvelles idées de produits pour les années à venir. Cela pourrait contribuer à rassurer les investisseurs. Mais il faudra certainement aller au-delà pour une vraie reprise de la tendance haussière de l’action. Les investisseurs veulent une progression plus importante du chiffre d’affaires et surtout de la marge brute – ce qui pourrait se produire au troisième trimestre du fait de l’augmentation de la production et de la vente de la puce Blackwell Ultra. D’autres souhaitent une diversification des clients au-delà des grands acteurs du cloud. À court terme, l’évolution de l’action devrait encore être sinueuse – ce qui pourrait se répercuter négativement sur la performance du Nasdaq. À long terme, la hausse semble évidente.
Ce soir, S&P rend son verdict à propos de la note de la dette française. L’agence de notation devrait donner un répit au gouvernement français. L’instabilité politique est mise entre parenthèses pour le moment. En outre, la trajectoire évoquée du déficit, ainsi que le programme de baisse des dépenses, sont plus crédibles que ce qui avait été présenté par le gouvernement Barnier. Tout cela devrait permettre à la France d’avoir sa notation et sa perspective inchangées. ______________
Christoph Berger (AllianzGI) : « un gouvernement favorable aux entreprises peut revitaliser l’économie allemande »