Les chiffres de l’emploi aux États-Unis en septembre semblent confirmer qu’on passe du soft landing au no landing. Les créations d’emplois ont atteint 254 000 contre 159 000 en août – c’est le plus haut niveau depuis mars dernier. Ces bons chiffres ont provoqué un électrochoc sur le marché obligataire. Le rendement du 10 ans américain s’est approché des 4% lors de la séance de vendredi. Le taux à deux ans, qui n’est pas administré par la Fed, et qui est plus représentatif des attentes du marché, a augmenté de 15 points de base dans la foulée. Sans surprise, les attentes de baisse de taux de 50 points de base en novembre ont fait pschitt. Seulement 9% des intervenants du marché monétaire estiment désormais une baisse de taux de cette ampleur comme crédible. Ils étaient majoritaires juste avant la publication des statistiques de l’emploi.
Faut-il dire adieu à la perspective d’une baisse de 50 points de base ? Non. Les créations d’emplois risquent d’être révisées fortement à la baisse si on prend en compte les autres statistiques du marché du travail qui corroborent un ralentissement et non une accélération. Enfin, si la Fed va dans le détail, elle va constater que la qualité des emplois diminue (notamment en termes de salaires). Le nombre d’actifs détenant plus d’un emploi a atteint un niveau record en septembre.
Attendons les statistiques de l’inflation en septembre, qui seront publiées cette semaine, avant de tirer des conclusions hâtives sur l’issue de la prochaine réunion de la Fed.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 18 décembre