Le rallye de Noël s’éloigne un peu plus à la suite de la dégradation de la note française par l’agence Moody’s à AA3 vendredi dernier. En temps normal, une telle décision, même lorsqu’elle intervient hors du calendrier, a un effet assez limité. Mais le contexte est défavorable. On observe une remontée des taux longs américains qui se répercute aussi sur les taux longs européens, y compris français.
Cette remontée du côté américain n’est pas un reflet de la reflation attendue avec l’arrivée de Trump. C’est plutôt le signe que le marché pense que la Fed est en retard par rapport au cycle, ce qui va l’obliger en 2025 à abaisser ses taux plus vite que prévu si la dégradation du marché du travail se confirme. C’est un mouvement qui a commencé dès le mois de septembre et qui se poursuit (+40 points de base sur le 30 ans américain), avec des effets directs sur les taux de rendement obligataires en Europe.
Malgré les niveaux de valorisation attrayants du CAC 40 (PER autour de 12-13), nous doutons qu’un rattrapage puisse avoir lieu dans les semaines, voire les mois à venir. Le CAC 40 est certes fortement internationalisé, avec des entreprises comme Schneider, Sanofi et Hermès qui réalisent plus de 75% de leurs activités en dehors de l’Europe. Mais il n’est clairement pas immunisé face au risque politique français. Résultat : l’indice parisien affiche sa pire performance annuelle depuis une décennie, avec un écart de 10% par rapport au Stoxx Europe 600. Les temps sont durs…et rien ne permet d’être optimiste, pour le moment.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 17 décembre