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Le grand écart boursier continue entre les deux bords de l’Atlantique. Le paquet de 800 milliards d’euros d’investissements européens dans la défense excite les investisseurs. Attention toutefois, ce montant ne va pas aller immédiatement et en intégralité vers les entreprises. Il recouvre 150 milliards de prêts garantis par l’UE – qui devraient avoir un effet économique positif rapide – et 650 milliards d’euros d’allègement des contraintes budgétaires imposées par le traité de Maastricht. Libre aux États européens ou pas d’actionner ce levier. Pour ceux qui sont très endettés, comme la France, il faudra faire des arbitrages. S’ils décident d’investir plus massivement dans la défense, cela devra se faire au prix d’une baisse des dépenses dans d’autres secteurs. Ce ne sera pas facile.

En outre, la défense européenne n’est pas uniquement une question d’argent. L’Europe est dépendante des États-Unis du fait d’un retard important dans l’innovation. Prenons l’exemple du futur porte-avions français. Ses catapultes électromagnétiques – un élément essentiel – devront dans tous les cas être achetées auprès des Américains car il n’y a pas de produit européen de substitution. Dans les faits, tout cela va prendre plus de temps que le marché ne l’anticipe. Il y a certainement un excès d’enthousiasme qui va finir par retomber.

Quel pourrait être l’élément déclencheur ? Une baisse plus accentuée des actions américaines. Du point de vue de l’analyse technique, la trajectoire du S&P 500 pourrait être compliquée à court terme. Il y a deux jours, l’indice américain a enfoncé le support situé à 5800 points. Une baisse beaucoup plus importante n’est donc pas à exclure en attendant que le marché trouve un nouveau support. Attention, il est peu probable que si les actions américaines chutent fortement les actions européennes soient immunisées. Ce serait surprenant. Tout cela survient dans un contexte où la volatilité ne cesse d’augmenter. L’indice VIX est en hausse de 22% en une semaine. C’est le moment de penser à se couvrir, soit via des stratégies long-short, soit en optant pour des investissements qui sont moins influencés par les actions, comme l’immobilier ou le private equity.

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