Nous pensons que la Banque d’Angleterre laissera ses taux inchangés à 5 % le19 septembre, mais qu’elle enverra un signal clair de réduction des taux lors des réunions suivantes.
La plupart des banques centrales du G10 se concentrant désormais sur la croissance plutôt que sur les risques d’inflation, la crainte est que la Banque d’Angleterre n’attende trop longtemps avant d’ajuster sa politique restrictive.
Commentaires de Ranjiv Mann, Gérant obligataire senior chez AllianzGI, en amont de la réunion de la Banque d’Angleterre du19 septembre 2024.
Le marché évalue actuellement à environ 100 points de base les réductions de taux britanniques d’ici la fin du premier trimestre 2025 ; nous pensons que d’autres réductions de taux pourraient être envisagées à court terme, en particulier si la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne signalent un mouvement de réduction des taux en début de cycle.
La croissance économique du Royaume-Uni a déjoué les prévisions les plus moroses du début d’année ; la croissance a légèrement augmenté, le marché s’attendant à une croissance du PIB réel légèrement supérieure à 1,0 % cette année. L’inflation de base de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) britannique (3,3 % en glissement annuel) a également été plus stable que sur les autres marchés développés. Après une réduction des taux de 25 points de base en août, M. Bailey, Gouverneur de la BoE, a récemment déclaré qu’il était trop tôt pour crier victoire dans la lutte contre l’inflation, mettant en garde contre un rythme rapide de réductions des taux à l’avenir. Nous pensons donc qu’une majorité de membres du Comité de politique monétaire devrait être favorable au maintien des taux lors de la réunion de septembre.
Toutefois, au-delà de la réunion de septembre, nous pensons que le marché du travail britannique continuera à se détendre, la croissance des salaires et l’inflation des services se ralentissant encore, soutenues par la tendance désinflationniste des prix de l’énergie. Dans le même temps, le gouvernement britannique est confronté à d’importants défis budgétaires et devrait maintenir une position stricte lors du prochain budget d’automne, le30 octobre.
La toile de fond de la croissance économique mondiale commence également à émettre quelques signaux d’alerte. Les marchés commencent à revoir à la baisse leurs attentes élevées en matière de croissance américaine, les croissances européenne et chinoise restent terne et les fondamentaux des entreprises commencent à être remis en question. Dans ce contexte, les prix des matières premières et de l’énergie sont de plus en plus soumis à des pressions à la baisse, ce qui réduit les prévisions d’inflation à l’échelle mondiale.
Les données économiques étant susceptibles de continuer à soutenir les baisses de taux anticipées des autres banques centrales du G10 au cours des prochains mois, nous nous attendons à ce que la BoE signale également sa volonté d’assouplir davantage sa politique lors de ses prochaines réunions cette année et jusqu’en 2025.
Implications pour le marché des gilts
Nous pensons que les marchés ont désormais suffisamment intégré l’amélioration des perspectives de croissance du Royaume-Uni, tandis que les pressions inflationnistes dans l’économie devraient également se modérer. En outre, l’orientation budgétaire du Royaume-Uni est susceptible de devenir un frein aux perspectives de croissance du pays. Nous pensons que les marchés des taux d’intérêt ne tiennent pas suffisamment compte les baisses de taux de la BoE au cours des six à neuf prochains mois par rapport à celles de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale américaine. Les valorisations des Gilts semblent de plus en plus attrayantes par rapport aux autres marchés du G4.
Nous préférons actuellement détenir des Gilts sur une base de valeur relative et de cross market par rapport aux Bunds allemands.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 18 décembre