Commentaires de Gregor MA Hirt, Global CIO Multi Asset chez AllianzGI, en amont de la réunion de la Banque du Japon des 19 et 20 septembre 2024
Nous ne nous attendons pas à ce que la Banque du Japon procède à de nouveaux ajustements de sa politique en septembre.
La BoJ est toujours en train d’évaluer l’impact sur l’économie des changements globaux qu’elle a opérés lors de la réunion de juillet.
Le message du gouverneur Ueda sur la confiance de la BoJ dans ses perspectives de croissance et d’inflation est le point clé à surveiller avant la publication des chiffres actualisés en octobre. Sur la base des déclarations publiques, des allusions à une nouvelle action politique semblent probables, mais les déclarations sur le calendrier resteront vagues.
L’opinion largement répandue sur le marché est que la course à la direction du LDP (Liberal Democratic Party), l’éventualité d’élections anticipées et la volatilité du marché dissuaderont la BoJ de procéder à des ajustements de politique cette année. Toutefois, selon nous, les développements économiques sont plus importants que les calendriers politiques et les ajustements de position spéculative. Alors que des données plus solides sur l’inflation et une croissance positive des salaires réels ont certainement renforcé les arguments en faveur d’une action politique supplémentaire, l’appréciation du yen et la baisse des prix de l’énergie donnent à la Banque du Japon une certaine marge de manœuvre, car l’inflation induite par les coûts d’importation devrait désormais se modérer. En outre, le processus d’extension des accords salariaux Shunto vers des chiffres salariaux plus larges est toujours en cours et la prochaine étape de l’accélération de l’inflation des services reste à voir. Nous pensons donc qu’il n’y a pas d’urgence à agir et que la BoJ peut se permettre d’attendre et d’évaluer l’impact total de ses changements de politique audacieux de juillet avant de procéder à d’autres ajustements.
Le message du gouverneur de la BoJ, M. Ueda, lors de la conférence de presse sera l’élément clé à surveiller. Au vu de ses déclarations publiques et de celles d’autres membres du conseil d’administration de la BoJ, nous nous attendons à ce qu’il mette l’accent sur la dépendance à l’égard des données et qu’il mentionne la nécessité de réduire encore la politique monétaire, actuellement encore très souple, par exemple en augmentant modérément les taux d’intérêt. Néanmoins, nous ne nous attendons pas à ce que des détails sur le calendrier soient communiqués à ce stade. Comme la BoJ publiera son prochain rapport sur les perspectives en octobre, nous ne pouvons probablement nous attendre qu’à des déclarations indiquant si la confiance dans les perspectives actuelles a changé ou non.
Dans ce contexte, nous maintenons nos positions clés, bien que notre conviction ait diminué en raison du risque d’une certaine volatilité à court terme, amplifiée par la force du yen, jusqu’à ce que les marchés s’adaptent au nouveau régime. Nous sommes toujours sous-pondérés sur les Japan Government Bonds (JBGs). Le repricing considérable des taux mondiaux a également donné un coup de pouce aux JGBs, mais la réduction des achats d’obligations de la Banque du Japon, combinée à des hausses de taux, risque toujours d’entraîner une augmentation des rendements. En ce qui concerne le yen japonais, nous adoptons une position proche de la neutralité. Bien que les perspectives soient généralement constructives, la dynamique du yen pourrait ralentir lorsque la Fed commencera à réduire ses dépenses et donnera des indications sur la trajectoire qu’elle entend suivre, étant donné que des catalyseurs supplémentaires à court terme pourraient faire défaut. En ce qui concerne les actions japonaises, nous restons constructifs car les moteurs structurels nationaux restent en place et l’économie mondiale croît à un rythme suffisant. Toutefois, une certaine volatilité peut apparaître à court terme jusqu’à ce que le yen et les attentes économiques se stabilisent dans une nouvelle fourchette.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 18 décembre