Après deux années de sous-performance, les petites capitalisations européennes pourraient surpasser leurs homologues à grande capitalisation. Les chiffres cycliques sont en faveur des petites capitalisations et les écarts de valorisation ont atteint des niveaux records. C’est ce qu’estime Wolf von Rotberg, stratège en matière d’actions de la banque privée J. Safra Sarasin.
« Les petites capitalisations européennes ont affiché une faible performance au cours des deux dernières années, tout comme les petites capitalisations américaines. Leurs performances ont été inférieures de plus de 10 % à celles des grandes capitalisations depuis le début des hausses de taux d’intérêt en janvier 2022.
Mais alors que les performances des petites capitalisations américaines se sont stabilisées ces derniers temps, les petites capitalisations européennes ont continué de sous-performer au premier trimestre 2024.
Après avoir adopté une attitude plus positive à l’égard des petites capitalisations américaines au début du quatrième trimestre de l’année dernière, nous pensons qu’il y a à présent de bonnes raisons d’être plus positifs sur les petites capitalisations dans la zone euro.
Stabilisation de la rentabilité
Par exemple, les révisions du bénéfice par action par rapport aux grandes capitalisations sont pour la première fois devenues positives depuis 2021, suivant en cela la dynamique des PMI. Cela a contribué à stabiliser la rentabilité ces derniers mois. Dans le même temps, la décote de valorisation par rapport aux grandes capitalisations a continué à augmenter et la valorisation a atteint un plus bas historique ces derniers temps.
Un catalyseur de surperformance des petites capitalisations serait une adaptation modérée des taux d’intérêt dans la zone euro, ce que nous estimons plus probable qu’une nouvelle forte hausse des taux d’intérêt à court terme.
Cycle intérieur en amélioration
Nous prévoyons en outre une amélioration du cycle intérieur en Europe, à laquelle les petites capitalisations sont particulièrement exposées. Le récent rebond des chiffres macroéconomiques mondiaux a été principalement alimenté par les États-Unis et la Chine, mais commence à se répercuter sur les chiffres intérieurs européens, comme en témoignent les surprises à la hausse des PMI pour le secteur des services dans la zone euro en avril et des ventes au détail en mars.
En résumé, nous pensons que les valorisations nettement inférieures des petites capitalisations de la zone euro sont attrayantes parce que 1) les données cycliques soutiennent les bénéfices et commencent à avoir un impact plus positif sur le cycle intérieur en Europe, tandis que 2) les vents contraires liés aux taux d’intérêt sont susceptibles de s’atténuer, étant donné la perspective d’une légère baisse des taux d’intérêt. »