S&P5000
César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.
Deux événements notables la semaine dernière: fraîchement débarquée de Tokyo après une tournée éclair, Taylor Swift est arrivée juste à temps pour voir l’équipe de son petit ami remporter le Super Bowl et, avec une performance totale de 1,4%[i] en USD, le S&P 500 a atteint la barre des 5000 points pour la première fois de son histoire. A l’issue d’une semaine peu chargée sur le plan des données économiques, la progression de l’indice est, comme à l’accoutumée, à mettre au compte d’un groupe restreint de méga-capitalisations technologiques, dont les résultats globalement optimistes au quatrième trimestre 2023 ont compensé la réduction des attentes de baisses des taux de la Fed. Les indices en dehors des Etats-Unis se sont bien comportés, notamment l’indice Topix[ii] japonais, qui a atteint son plus haut niveau en 34 ans grâce à un yen faible et à une série de solides résultats d’entreprises. Les actions chinoises ont également commencé à redresser la barre, à l’image de l’indice MSCI China, qui a gagné 2,9%[iii] (en USD) la semaine dernière, grâce au retour des acheteurs, attirés par de nouveaux signes d’un soutien officiel. De nouvelles déclarations de la Fed écartant le scénario d’une baisse des taux en mars et la publication de données ISM montrant un fort rebond de l’activité des services ont tiré les rendements des bons du Trésor américain vers le haut. Les obligations d’Etat européennes ont également été pénalisées par le volume important des récentes émissions obligataires ainsi que par la position des «faucons» (partisans d’une politique restrictive) de la BCE, qui rejettent l’idée de baisses anticipées des taux. Le dollar a continué de s’apprécier par rapport aux autres grandes monnaies, y compris le franc suisse, une monnaie défensive. Les cours du pétrole ont fortement augmenté, soutenus par des prévisions de stagnation de la production américaine cette année, ainsi que par les tensions au Moyen-Orient.
La consommation reste le principal moteur de l’économie américaine, ce qui explique l’importance de la publication des données de l’IPC et des ventes de détail cette semaine pour évaluer la consommation ainsi que le calendrier et l’ampleur des baisses de taux de la Fed. La croissance plus rapide aux Etats-Unis qu’en Europe contribue à soutenir le dollar, qui devrait rester la plus forte des grandes monnaies au premier semestre. Dans la mesure où les actions américaines intègrent un scénario de type «Boucles d’or», les valorisations et les niveaux de concentration ont atteint de nouveaux sommets. Bien qu’une poursuite du récent rebond ne soit pas exclue, nous restons neutres face aux actions des marchés développés. Nous surpondérons toujours l’or, soutenu par les tensions géopolitiques. Notre point de vue est neutre concernant les obligations, car les baisses de taux ne sont pas imminentes, et nous préférons les obligations d’entreprise investment grade aux non-investment grade.
[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performance passée, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en USD): 2019, 31.5%; 2020, 18.4%; 2021, 28.7%; 2022, -18.1%; 2023, 26.3%.
[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performance passée, TOPIX (rendement net sur 12 mois en JPY): 2019, 15.2%; 2020, 4.8%; 2021, 10.4%; 2022, -5.1%; 2023, 25.1%.
[iii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performance passée, MSCI China (rendement net sur 12 mois en USD): 2019, 23.7%; 2020, 29.7%; 2021, -21.6%; 2022, -21.8%; 2023, -11.0%.