Le retour du risque politique
Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.
Le risque politique fait son retour. En Argentine, Javier Milei, un économiste qui a fait une percée dans les médias à partir de 2014 grâce à son positionnement atypique et ses propos outranciers, a été élu président. Vous savez, c’est ce pays qui était classé dans les années 1950 parmi les dix premières puissances économiques mondiales et qui se trouve désormais en queue de peloton à la 71ème place selon le classement de la Banque Mondiale. En France, nous parlons beaucoup de déclassement. L’Argentine est, malheureusement, le meilleur exemple en la matière. En 2024, il faudra également compter avec le retour de Donald Trump à la faveur de l’élection présidentielle américaine. Les grandes lignes de son programme sont déjà connues. Il y a d’un côté les mesures difficiles voire impossibles à mettre en oeuvre. Par exemple, il ambitionne de créer dix « villes de la liberté » de la taille de Washington (177.0 km² soit plus d’une fois et demie la superficie de Paris) où « on ira au bureau en voiture volante ». C’est le volet concernant la mobilité. De l’autre, il y a les mesures plus susceptibles d’être mises en œuvre, en particulier le volet du protectionnisme économique. Il souhaite un droit de douane universel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis et l’élimination sur une période de quatre ans des importations chinoises de produits électroniques, d’acier et de produits pharmaceutiques. Pour l’instant, les marchés financiers ne font pas grand cas du risque politique aux États-Unis. Mais cela devrait changer lorsque la campagne démarrera officiellement le 15 janvier prochain en Iowa – première étape officielle des primaires républicaines et démocrates.
Perspectives
A court terme, c’est encore l’inflation qui devrait être le point d’attention majeur cette semaine avec la publication de l’indice des prix à la consommation en zone euro en octobre. C’est la première estimation. Elle est toujours très suivie. Mais le résultat ne devrait pas changer la donne en termes de politique monétaire. Le taux terminal a été atteint en zone euro.