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La surprise du chef

Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Advisor – Pictet Asset Management.

La Banque Centrale Européenne (BCE) a maintenu son taux de dépôt inchangé à 4%. C’était attendu. En revanche, la performance impressionnante de l’économie américaine a pris aux dépourvu les économistes. Le consensus tablait sur une hausse du PIB de 4,2% au troisième trimestre. C’était déjà très bien. Les États-Unis font mieux avec une croissance de 4,9% – soit la plus forte hausse depuis fin 2021. La croissance a été portée par la hausse des dépenses de consommation qui sont à un point haut de deux ans, en particulier sur le segment des biens culturels (concerts de Beyoncé, de Taylor Swift et journée de soldes d’Amazon). S’ajoutent à cela les bonnes conditions météorologiques qui ont contribué à soutenir l’activité économique. Même si nous nous attendons à ce que les dépenses de consommation ralentissent au quatrième trimestre du fait de la reprise du remboursement des prêts étudiants et de la hausse continue des taux d’intérêt, l’économie américaine est incontestablement résiliente. Ce n’est pas complètement surprenant quand on a une économie qui affiche un déficit budgétaire de 7%. 

Perspectives

Pour la Réserve Fédérale américaine (Fed) qui se réunit mardi et mercredi afin de statuer sur l’évolution de la politique monétaire, le chiffre du PIB au troisième trimestre ne change pas la donne. La boucle prix-salaire s’atténue. Le processus de désinflation est bien enclenché. Nous estimons que l’inflation devrait atteindre 3,5% cette année, puis chuter à 2,8% l’an prochain. Les conditions financières se sont également durcies depuis la dernière réunion du FOMC du mois de septembre. Tout cela plaide en faveur d’une pause de politique monétaire. A l’instar de la BCE, de la Banque du Canada ou encore de la Banque de Réserve d’Australie, la Fed ne devrait toutefois pas fermer complètement la porte à une hausse des taux supplémentaires en décembre ou en janvier prochains, en fonction des conditions financières. Selon nous, le taux terminal est déjà atteint des deux côtés de l’Atlantique. Mais cela ne signifie pas pour autant que la hausse des taux longs est terminée. C’est désormais le principal point d’attention des marchés.

LFI

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